A l’heure où les heureux lauréats se réjouissent de leur succès à l’examen du Baccalauréat session de 2023, les Enseignants qui ont corrigé les épreuves facultatives dudit examen sont aux abois, faute de payement de leur dû.
On ne le déplorera jamais assez, la corruption qui gangrène constamment le fonctionnement de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) s’est pérennisée, devenant du même coup endémique. Cette année encore, fidèle à sa traditionnelle pagaille, ce démembrement du Ministère des Enseignements Secondaires a encore fait parler de lui-même.
Ce fut d’abord la fuite annoncée des épreuves de toutes les matières lors du déroulement de l’examen du Baccalauréat. Certains candidats seraient entrés en possession des desdites épreuves bien avant le jour prévu pour le début de l’examen. Si cette information est restée enfermée dans les arcanes de la rumeur, celle relative à la rétention des droits des Enseignants ayant corrigé les épreuves facultatives est quant à elle réelle et fait des vagues parmi les éternelles victimes d’une ségrégation absurde et l’arnaque subséquente, qui a régulièrement cours dans cet organisme.
Il en advient, que les correcteurs des autres matières reçoivent leurs payements des frais de correction depuis le lundi 10 juillet 2023. Mais que rendu au 21 juillet 2023, soit plus de dix jours plus tard, les correcteurs des épreuves de travail manuel, de musique, de dessin et autres croupissent dans une attente infinie et sans explication.
Par ailleurs, la copie corrigée à l’examen du Baccalauréat est rémunérée à concurrence de 200 francs cfa. Mais les correcteurs des matières sus-évoquées sont régulièrement floués par les chefs des secrétariats des sous-centres d’examen, probablement sous l’impulsion des présidents desdits sous-centres chargés par l’OBC, de l’exécution desdites opérations. Il s’y opère en plus une réduction significative du nombre de copies corrigées et revendiquées par l’Enseignant, outre la division du montant par deux, soit de 200 francs CFA à 100 francs CFA.
Ce paiement à deux vitesses des frais de correction du Baccalauréat au Cameroun prend racine dans l’esprit tordu de certains Enseignants qui se prennent pour supérieurs aux autres dans un même cycle et s’estiment dès lors fondés à minimiser les autres disciplines pourtant sélectionnées en amont et en font des sous-matières pour les besoins de la cause.
Cette discrimination favorise plutôt un détournement des Fonds publics, le Minesec et encore moins l’OBC ne pouvant payer différemment les frais de correction des épreuves d’un même examen et à des dates différentes. Sinon il n’y aurait aucun besoin d’introduire ces disciplines dans la nomenclature des matières soumises aux candidats dudit examen. Il s’agit donc tout simplement des actes odieux qui découlent de l’organisation du crime.
Vue sous cet angle, il ne serait nullement risqué de penser que l’arnaque s’opère entre le service en charge de la liquidation de la dépense en amont et le reste de la chaîne jusqu’aux chefs des secrétariats des sous-centres d’examens en aval, en passant par les chargés de mission.
Si les années antérieures avaient largement brillé par cette vaste escroquerie et l’exploitation des uns par ceux qui les considèrent avec condescendance, le payement des frais de correction de l’examen du Baccalauréat 2023 a commencé à épouser les contours d’un cauchemar noir et réserve certainement le pire à ces correcteurs aux abois, supplice qui leur est infligé par des individus sans foi ni loi, qui baignent dans une mafia inqualifiable sous les regards indifférents de la CONAC, de la Ministre des Enseignements Secondaires ainsi que de toutes les autorités en charge de la morale publique au Cameroun.
Le directeur général de l’Office du Baccalauréat du Cameroun, MINKOULOU Étienne Roger n’a pour l’instant trouvé aucune solution.