ls feraient partie de ce gang de gangsters présumés, capturés les mardi 7 et mercredi 8 juillet dernier. Le service de communication du gouverneur de la région de l’Ouest, a fait parvenir à certains journalistes inscrits sur son fichier, un message à travers lequel, il les invitait mercredi 8 juillet dernier, à être présents à 15 heures dans ses services, point de rassemblement pour une descente à la division régionale de la police judiciaire de l’Ouest. Le message portait la mention «urgence signalé».
L’objet de la descente n’était pas précisé. Mais les rumeurs sur une éventuelle présentation des présumés hors-la-loi persistaient. D’autant plus que la nuit de la veille, les éléments de police avaient fait preuve d’une grande bravoure, en démantelant un gang de 16 bandits présumés.
Mais curieusement, au moment de se rendre à la Drpjo, le programme du patron de la région de l’Ouest, change subitement. Une première alternative est proposée à la dizaine d’hommes et femmes de média ayant répondu à cette invitation. Il leur est en effet proposé d’attendre sur place pour que le gouverneur aille à la Pj avec son état-major, puis viennent leur rendre compte. Entretemps, une autre alternative est trouvée et adoptée. Les journalistes sont alors priés de se rendre au centre de secours de la police de Bafoussam sis au quartier Ndiengdam où les éléments de la police qui ont failli perdre leur vie au cours de l’opération, ont été internés. Pourquoi ce revirement ? Y-aurait-il à priori des choses que Awa Fonka Augustine ne veut pas que la presse (surtout la presse privée) sache ?
Les questions commencent à tarauder les esprits des journalistes à l’affût du scoop. Mais la réponse semble affirmative, selon des sources policières. Ces sources nous susurrent qu’en réalité, ce gang avait étendu ses tentacules jusque dans la police. Et ce sont des choses qui ne faut pas dire à hautes voix. Puisque, ces sans foi ni loi inculpés, auraient réussi à enrôler deux inspecteurs de police dont les noms n’ont pas été révélés.
Leur rôle soupçonne-t-on, était non seulement ravitailler le gang en armes et munitions, mais aussi de renseigner ces présumés bandits sur la position des vrais policiers en cas d’embuscade. Depuis que cette version de l’histoire circule, la peur hante les populations. D’abord heureuse de savoir qu’elles pouvaient enfin retrouver le sommeil, elles sont de plus en plus inquiètes de savoir que l’ennemi peut également être parmi les personnes supposées assurer leur protection et celle de leurs biens.
Pour mémoire, une équipe composée des éléments de la division régionale de la police judiciaire de l’Ouest (Drpjo) et ceux de l’équipe spéciale d’intervention rapide (Esir), a mis le grappin sur un gang de gangsters présumés. L’essentiel de la bande (13) composé de 16 éléments dont une femme qui faisait office d’agent de renseignement, vivait à Bafoussam, à Dschang (2) et à Foumbot (1). Une partie a été interpellée le mardi 7 juillet dernier ; et la seconde ce mercredi 8 juillet 2015 en matinée.
D’après le délégué régional à la sureté nationale pour l’Ouest, ces présumés maitres de la nuit, semaient la terreur pas plus loin que dans leurs villes de résidence respectives. A savoir, Dschang, Foumban et Bafoussam, où tout se planifiait. Dans ces villes indiquent les autorités policières, ces présumés gangsters auraient à leurs actifs des cambriolages, des vols à mains armées et des agressions. Grâce aux différents renseignements de la police, le plan de leur traque a été organisé minutieusement.
Sauf qu’au moment de le mettre en branle, la police n’a point eu la tâche facile. A cause apprend-on à un puissant réseau d’informateurs développé par l’ennemi ; mais aussi, à cause de sa riposte musclée, parfois soldée par des violents échanges de coups de feu et des spectaculaires chasses à l’homme. D’ailleurs au cours d’une de ces chasses à l’homme autour de 3 heures dans la nuit du 7 au 8 juillet, un pick-up de la police a fait tonneau au lieu-dit Baleveng, à une dizaine de kilomètres de Dschang. Bilan trois éléments de la police grièvement blessés.
Il s’agit précisément des gardiens de la paix Omer Apiwo et Moto Ela, âgés respectivement 26 et 27 ans ; ainsi que de l’officier Martial Mongo, âgé de 27 ans. D’après Marie Claire Mbango médecin chef du centre médical de la police de Bafoussam, le pronostic vital de ces braves policiers n’est pas entamé. Toutefois, une radiographie s’avère nécessaire pour déterminer de la suite de leur prise en charge, dit-elle.
Des armes et des munitions saisies
Pour accomplir leurs actes infâmes, ces présumés sans foi ni loi, s’étaient doté de tout un imposant arsenal. Selon le délégué régional à la sureté nationale pour l’Ouest, une partie a été saisie après leur interpellation. « Nous avons pris trois pistolets automatiques, 25 munitions calibre 12, 35 téléphones portables, du cannabis en quantité importante, du scotch, des câbles téléphoniques qu’ils utilisaient pour attacher les victimes résistantes. Nous avons aussi pris les effets militaires entre leurs mains », informe le commissaire divisionnaire Bankwene Simon Zimbi qui ne cache pas sa détermination à poursuivre la traque dans le cadre de l’enquête ouverte.« L’opération n’est encore terminée, nous allons poursuivre les descentes sur le terrain », promet-il.
Après ce coup de filet important de la police, le gouverneur de la région de l’Ouest est allé le mercredi 8 juillet 2015, au chevet des policiers qui ont failli laisser leur vie lors de l’opération. Awa Fonka Augustine en a profité pour exhorter les populations à collaborer davantage avec la police afin que l’insécurité qui semble revenir en force dans la région de l’Ouest, soit réduite à sa plus simple expression.
Pour l’heure, les présumés bandits pour la plupart atteints par balle au moment de leur chasse, séjournent dans les cellules de la Drpjo.