Bafoussam: Les détecteurs de métaux à la mode

Fri, 28 Aug 2015 Source: Vivien Tonfack

Lieu-dit entrée « chefferie Bafoussam » ce mardi 25 aout 2015. Il est environ 17 heures. Devant un point de jeu de hasard, des personnes sont alignées à la queue leu leu.

Et chacun à son tour passe se faire scanner par un vigile qui, grâce un détecteur de métaux s’assurent que tous ceux qui entrent ne portent pas d’objets dangereux.

« Ce sont les nouvelles mesures que nous avons prises après que l’insécurité ait pris du galon dans l’Extrême-nord du pays. En plus c’est pour contribuer à éloigner le danger comme le souhaitent les autorités », renseigne le responsable de ce point de jeu qui insiste sur la rigueur de la mesure.

« Tout le monde doit passer au scanner. Même les employés. Avant d’occuper leur poste le matin, ils se soumettent obligatoirement à cette nouvelle exigence », précise-t-il.

Quelques jours plus tôt, précisément le 21 aout, lors de la cérémonie de récompense des enseignants organisée par le Groupe scolaire Ouahouo Tama, les invités étaient contraints à se laisser scruter par les vigiles qui utilisaient des détecteurs de métaux.

Ces deux exemples ne sont que des cas isolés. Car dans la ville de Bafoussam, depuis la montée des exactions de la secte terroriste Boko-Haram dans l’Extrême-nord, nombre de structures ont acquis des détecteurs de métaux.

Même s’ils trouvent contraignant le fait de passer des minutes pour se plier à cette mesure, les usagers eux, la trouve néanmoins salutaire. « Ça nous rassure nous-mêmes. Ça fait toujours plaisir de savoir qu’on est dans un endroit sécurisé », confie un parieur sur qui un vigile promène son détecteur de métaux.

Les services publics pas à la mode

Si cet outil est davantage sollicité, il apparait cependant qu’il reste encore l’apanage des structures privées. Surtout des entreprises étrangères. En effet, dans certains services publics implantés dans le chef-lieu de la région de l’Ouest, l’on procède encore comme à la belle vieille époque.

La fouille des usagers dans les services du gouverneur de la région de l’Ouest par exemple, s’opère par des policiers ne disposant d’aucun outil approprié.

Là au moins, la sécurité est assurée, quoique par des méthodes archaïques. A contrario de l’immeuble interministériel de Bafoussam. Cet immeuble abritant une dizaine de délégations régionales est en insécurité.

Les guérites visitées ce mercredi 26 aout autour de 10h 20 min, étaient désespérément vides.

Visiblement abandonnées depuis longtemps. Puisque la poussière et la moisissure ont envahi les deux guérites situées des deux côtés à l’entrée de cet immeuble. Les entrées et les sorties s’y font comme dans la cour du roi Pétaud.

Auteur: Vivien Tonfack