Les déclarations du prof Jean Bahebeck à propos des polémiques autour de la toxicité du BHB ne sont pas celles que doit tenir un scientifique, selon le prof Aimé Bonny. Dans une tribune, le cardiologue critique sévèrement la légèreté du raisonnement de son confrère chirurgien.
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"En réponse à l'affirmation du docteur nutritionniste sur la nocivité du BHB (beignet-haricot-bouillie), le Pr Jean Bahebeck déclare : « on est vivant, on n’est pas malade ».
Dois-je rappeler que les morts (dont beaucoup dû à la malnutrition) avaient également le droit d'être encore vivants ?
Le Pr Bahebeck , scientifique, médecin de son état et brillant chirurgien orthopédiste a déposé sa blouse blanche de quémandeur de la vérité par la remise en question des dogmes, pour redevenir cet humain qui n'a pour seule boussole que son instinct.
« J’ai mangé le BHB depuis mon adolescence, je suis vivant, comme des millions d’autres consommateurs. Donc le BHB est bon pour la santé, du moins ne nuit point à la santé ». Waouh ! quelle démonstration magistrale mais fallacieuse !
Non Pr Bahebeck, nous ne jouons pas notre rôle d'éclaireurs des consciences avec ce genre de posture populistes.
Je rappelle que la progression des maladies cardiovasculaires (MCV) est exponentielle en Afrique. Dans un futur proche, les MCV deviendront la première cause de morbidité et mortalité en Afrique, toutes causes confondues. L'une des raisons de cette transition épidémiologique est la malnutrition (ou la mauvaise alimentation). Ne pas en tenir compte est irresponsable.
Questionner nos connaissances empiriques est une nécessité, afin de mettre en défaut le discours de Dakar de N. Sarkozy « l’Africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire civilisationnelle ».
Dans une conférence à venir, je donnerai mon point de vue étayé par les preuves sur l'intérêt (ou pas) nutritionnel du BHB".