Besoins : Des projets géants pour quoi faire?

L’hôpital de référence de Sangmelima est un joyau architectural dans le chef lieu du département du Dja et Lobo. L’établissement sanitaire fait la fierté des populations de cette localité.

C’est une infrastructure sanitaire ultra moderne. « La qualité des appareils qu’on trouve ici donne l’envie à tout médecin ou infirmier de bien travailler. La population attend beaucoup de nous.

Et nous avons les moyens pour faire de bons résultats », se réjouissait Joseph Alou’ou Ze, directeur de l’établissement hospitalier lors de la cérémonie d’inauguration, le 23 juillet 2015. Un joyau architectural d’un imposant plateau technique dans une petite ville de moins de 100.000 habitants.

De quoi faire pâlir de jalousie plusieurs métropoles du pays qui en sont encore à rêver d’un tel luxe. Huit chefs lieux de région du Cameroun ne disposent pas d’un hôpital de cette catégorie à l’heure actuelle.

C’est que, dans le département d’origine du chef de l’Etat, les projets de développement ne répondent pas toujours aux besoins réels des populations locales. C’est encore le cas du projet de transformation industrielle de manioc de Sangmelima. La société a pour rôle de produire principalement l’amidon de manioc et accessoirement de la semoule de manioc.

Or, le département du Dja et Lobo n’est pas connu comme un important bassin de production de cette denrée pour ravitailler l’usine. A ce jour, le projet est à l’agonie. Même la centrale solaire inaugurée à Mvomeka’a, jeudi 27 août dernier pourrait être plus utile ailleurs dans le pays que dans le village natal du chef de l’Etat.

Mvomeka’a ne connaissant pas les mêmes problèmes de fournitures d’électricité que Nguelemedouka ou Kyé-Ossi. Le village natal de Paul Biya outre sa connexion au réseau Eneo, dispose tout de même de groupes électrogènes assez puissants pour électrifier tout le village.

Il en est ainsi de plusieurs autres projets de développement se concentrant dans le département d’origine du chef de l’Etat. Des projets ne répondant pas toujours aux besoins réels des populations et qui pourraient être plus utiles ailleurs dans le pays.