Au cœur du quartier Bilonguè dans l’arrondissement de Douala 3e, l’insalubrité étouffe au quotidien
Vivre dans ce quartier demande à s’accommoder à la saleté. Une jeune dame tient la main de son fils et l’oriente vers un cours d’eau situé non loin de sa maison d’habitation. Après que son fils ait fait ses besoins, elle le rhabille et le conduit à la maison. Ce geste est cependant courant et normal pour elle. «Je ne vois pas de mal, lorsqu’on fait ses besoins ici, au contraire l’eau emporte immédiatement ces déchets», relate-t-elle avec aisance. Cette scène n’est pas l’unique, tout à côté séraphine jette les ordures ménagères dans le cours d’eau.
En effet, les populations de ce quartier populaire, balancent les ordures dans les cours d’eau sans se soucier de la nécessité de vivre dans un environnement sain. D’après les témoignages le quartier bilonguè ville de Douala, est plongé dans une insalubrité chronique due à la mentalité de ses citoyens, d’une catégorie de ses habitants, dénués de la moindre éducation civique. «La prise de conscience n’existe pas dans notre quartier. C’est chacun qui vient déverser les urines recueillies dans la nuit et même les excréments », révèle un riverain. C’est ainsi que certains individus ont même pris pour habitude de déverser les ordures non pas dans les bacs, mais les cours d’eau. Le fait ne se limite pas au niveau des excréments, mais aussi sur les débits des bois « les commerçants de bois déversent les résidus fendus », déclare un riverain.
Ainsi, que ce soit de l’autre côté du carrefour combi, le constat est le même, on aperçoit des usagers balancer sur le trottoir sans gène, des épluchures de tubercule, les coques d’arachides, les peaux de banane. Le fait le plus étonnant est que cela ne semble gêner personne. «Toutes ces bouteilles déversées dans le cours d’eau viennent de part et d’autre des maisons d’habitation », explique un homme.
Toute fois, la situation n’est pas reluisante. Ces eaux circulent derrière les maisons d’habitation. Les riverains sont exposés à divers types d’épidémies, tel le choléra à cause des souillures de toute sorte. «Qu’il pleuve ou pas, on a des eaux qui stagnent et quelques fois les enfants contractent des maladies parce que ces eaux circulent partout», déplore une riveraine. Malgré les efforts consentis par certains habitants du quartier pour endiguer la saleté, d’aucuns persistent dans l’insalubrité. «Les odeurs répugnantes veulent nous tuer, il nous est difficile de manger parfois en plein air, car les drains sont bouchés et par conséquent des odeurs répugnantes s’y dégagent », explique un autre riverain.