Blanchiment d’argent : création de médias, nouvelle méthode des barons

Ailleurs dans le monde, la tendance est à la fusion des médias pour former des grands groupes

Wed, 10 May 2023 Source: Arol Ketch

Le paysage audiovisuel camerounais est l’un des plus saturés dans le monde avec près de 200 radios et 100 télévisions. Un véritable record.

Plus grave, le Cameroun est le seul pays dans le monde où la majorité des télés et des radios est tenue par des hommes politiques ; généralement proche du sérail. Ce qui est en soi une entrave à la liberté d’expression et une manipulation des masses. La mission de patron de média ne peut pas s’accommoder à celle d’homme politique affirmée dans la mesure où au lieu de servir le peuple, on servira ses intérêts politiques.

Alors qu’ailleurs dans le monde, la tendance est à la fusion des médias pour former des grands groupes puissants et économiquement viables, au Cameroun les radios et les télévisions poussent comme des champignons. Le résultat est à chaque fois médiocre. Les contenus des programmes des nouveaux arrivants sont tout aussi nuls et sont les pâles copies des programmes des médias anciens.

Aucune innovation. C’est ainsi que certains jours au Cameroun, on peut avoir le même type d’émission diffusée sur 10 télévisions différentes à la même heure. Les chaînes de télévisions naissent chaque fois et n’apportent rien de nouveau ; les plateaux sont toujours aussi moches ; les journalistes et animateurs sont toujours sous-payés voire exploités.

Certaines de ces télés et radio finissent même par mourir précocement de leur belle mort ; qui se souvient encore de : Afik 2 Radio, Mo Radio, Freedom Fm, Kiss Radio, Oxygène Radio, démenti fm, TBC, Youth radio, ABK télé, Ariane Télé, New TV, Humanitarian TV etc.

Et même lorsqu’ils ont fait beaucoup de tapage avant leur arrivée, le résultat est souvent médiocre. On se souvient de l’arrivée avec trompette et tambours de Dash media, pour quel résultat aujourd’hui ?

S’il est vrai que certains promoteurs de ces médias ont réellement un vrai projet même s’ils n’ont pas les moyens, la vision et l’intelligence qu’il faut pour le conduire ; il est tout aussi vrai que la création des médias chez nous est devenu un moyen pour cacher le blanchiment d’argent et justifier des biens mal acquis.

La principale source de revenus d’un média c’est la publicité et la publicité dépend de l’audience. Il y a des médias au Cameroun qui ne rapportent même pas un sou et on se demande où est-ce qu’ils prennent de l’argent pour fonctionner. En réalité, les promoteurs de ces médias utilisent juste l’étiquette de ces médias comme écran pour le blanchiment d’argent et des actions illicites.

Certains créent des médias pour bénéficier de la ligne 94 et 65 (bonjour Vision 4, Info TV).

Certains propriétaires de médias au Cameroun même cachent leur identité. Alors qu’ailleurs, les propriétaires des médias sont clairement connus et identifiables.

Qui connaît officiellement le nom du propriétaire de CAM 10 TV ? Global TV ? Capitale FM ?

Les propriétaires de ces médias sont souvent des hommes politiques tapis dans l’ombre ou encore des hommes d’affaires véreux.

Alors qu’ailleurs les médias s’apprêtent à fusionner pour former des groupes puissants au Cameroun à contrario, c’est chacun qui veut être patron de son mini média pour un impact nul.

Bonjour la naissance des médias comme for you media, global TV etc. des médias dont l’audience cumulée n’atteint même pas l’audience d’un compte facebook.

Silence ! Il faut des sociétés écran pour le blanchiment d’argent !

La terre est sale ! Si è ne mvit !

Auteur: Arol Ketch