Blocage en justice de l'affaire Lydienne Taba: les craintes de Me Ntimbane Bomo

Lydienne avait été assassinée par son petit ami

Thu, 4 Aug 2022 Source: Me Ntimbane Bomo

Me Ntimbane Bomo souhaite de tout cœur que l'affaire Lydienne Taba, la jeune femme assassinée il y a deux ans par son petit ami sous préfet, aille jusqu'au bout. Mais l'avocat a tout de même quelques craintes que voici.

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"Il y a 02 ans, une jeune étudiante, de l'Université de Douala, âgée de 23 ans, enceinte, Lydienne Solange TABA , fut abattue par balles , à bout portant ,par son amant Monsieur EBANGA EYONO, ancien Sous- préfet de l'arrondissement de la Lokoundjé par Kribi.

Il a fallu une levée de boucliers du peuple camerounais tant de l'intérieur que de la diaspora pour que le tueur, auquel l'on prêtait des appuis au niveau de la présidence de la République, fut convoqué par la justice militaire. Même si, celle- ci le laissa libre de ses mouvements.

Et plus grave ,le juge d'instruction du tribunal militaire d'Ebolowa qui informait dans cette affaire qualifia les faits d'homicide involontaire, c'est à dire un délit, comme s'il s'agissait d'un accident de circulation.

Le procès de cette affaire a été enfin ouvert au tribunal militaire d'Ebolowa, hier le 02 août 2022.

La famille et ayants droit de la jeune Lydienne et de son bébé étaient assistés par le collectif d'Avocats Universal Lawyers and Humain Rights composé des excellents Maîtres Dominique FOUSSE , Guy Olivier MOTENG, Géorgie MASSI NGAKELE, Albert OYIE ,Arlette MWAYIN, Augustine Pauliane BOUM, Marie - Rose KOOH...

Ce collectif a sollicité immédiatement la requalification des faits en MEURTRE.

Le tribunal militaire a accédé à cette demande et l'affaire a été renvoyée à une date non déterminée.

Certainement, le temps qu'il faut au commissaire du gouvernement qui est l'équivalent du procureur de la République dans les juridictions civiles , de prendre toutes les dispositions pratiques pour la tenue d'une audience criminelle.

Nous espérons que le commissaire du gouvernement ne profitera pas de ce renvoi, pour bloquer ce dossier, quand on sait comment le parquet militaire d'Ebolowa s'est comporté dans cette affaire, dès le départ.

Il y a lieu de féliciter les courages tant du collectif d'Avocats téméraires qui défend aussi gratuitement de nombreuses causes sociales devant les prétoires camerounais à l'exemple des victimes de la catastrophe ferroviaire d'Eséka, les petites filles violées de Nkongsamba…, que celui du magistrat militaire , qui ont fait requalifier ces faits en CRIME. Car il s'agit effectivement d'un crime et non d'un délit.

La Société Civile des RECONCILIATEURS suit cette affaire choquante de manière assidue et rendra compte au peuple camerounais de son évolution".

Auteur: Me Ntimbane Bomo