Au lendemain des violents affrontements qui ont opposé des forces de défense camerounaises aux membres de la secte islamiste Boko Haram sur le terrain des opérations, de nombreuses questions refont surface. Une certaine opinion rependait l’idée selon laquelle, Boko Haram était fortement affaibli et ce qui justifiait sa nouvelle option basée sur des attentats suicides.
Le Cameroun, le Tchad, le Nigéria et même le Niger ont essuyé de violents attentats terroristes qui ont semé peur et consternation au sein des populations. En ce moment, les islamistes semblent avoir repris le poil de la bête, les incursions reprennent de plus belle.
Les interrogations sur les possibles soutiens extérieurs dont bénéficierait Boko Haram et qui pourraient justifier son regain de force, animent les conversations dans les chaumières. Ombre et brouillard planent encore sur les véritables desseins de cette secte. Le Cameroun tout comme le Tchad, le Nigéria et le Niger ont mobilisé des hommes, de nouveaux équipements militaires de derniers calibres avec des avions de combat et des drones. La force multinationale africaine ne semble pas changer la donne. La secte se montre plutôt de plus en plus engagée, déterminée et menaçante face aux armées conventionnelles des différents Etats.
Même l’annonce de l’arrivée au Cameroun d’un contingent de soldats américains dont certains sont déjà sur place ne fait pas reculer Shekau et ses damnés . Ils ont désormais le mérite de s’imposer comme première force terroriste à tenir tête à plus de trois armées. Au commencement de la guerre, certains observateurs avaient émis à tort ou à raison l’idée selon laquelle, les incursions des membres de Boko Haram au Cameroun avaient des visées politiques. Le but était qu’avec l’aide de certaines puissances occidentales Paul Biya, 33 ans au pouvoir, soit délogé de force.
Le scénario serait que le Cameroun soit ruiné durant cette guerre qui va s’étendre dans la durée afin que le pouvoir de Yaoundé sollicite l’aide internationale. Celle-ci posera ainsi comme condition à cette intervention comme cela est le cas aujourd’hui dans le cas de la Syrie que Paul Biya accepte de quitter le pouvoir. Au niveau de la classe politique nationale, l’arrivée des 300 soldats américains n’est pas vue d’un bon oeil. Certains ne tardent pas à voir derrière cette arrivée des soldats américains et le regain de violence, le début de la concrétisation de ce dessein diabolique.
Le président français François Hollande au cours du sommet sur la Francophonie qui s’est tenu à Dakar au Sénégal mettait en garde les dirigeants africains qui veulent « se maintenir à la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel ». Le même François Hollande de passage au Benin au cours d’une visite d’Etat a fait savoir que « la stabilité des institutions, c’est la stabilité du pays. Le respect de la constitution, c’est le respect des citoyens ».
Comme pour répondre à ces injonctions Paul Biya, au cours d’un point de presse conjoint au Palais de l’Unité avec son homologue français a mis fin au débat. Le président de la République répondant à une question d’un journaliste français a dit « ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». C’était tout dire. Le Cameroun comme l’a souvent martelé le président de la République n’est la chasse gardée de personne.
Cela n’est malheureusement pas apprécié par certaines grandes puissances qui estiment que Paul Biya doit prendre sa retraite. Le Peuple, jusqu’à preuve de contraire, a encore son mot à dire sur le choix de ses dirigeants. Les influences venues de l’extérieure pour des raisons d’intérêts égoïstes ne sauraient être une solution aux problèmes du Cameroun.