Boko Haram, «secessionnistes»…Paul Biya, un président va-t’en guerre ! Le président de la République annone «des actions fortes» contre les «terroristes» qui essaiment la violence dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest.
Les choses sont allées très vite en l’espace de vingt-quatre heures. Le ton a durci, côté gouvernement à l’encontre des auteurs des violences dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. C’est à l’aéroport international de Nsimalen, de retour d’Abidjan (où il venait de participer au 5ème sommet Union africaine – Union européenne), que Paul Biya est sorti de sa réserve: «J’ai appris avec émotion l’assassinat de quatre (04) militaires camerounais et de deux (02) policiers dans le SudOuest de notre pays. Le Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande deterroristesseréclamant d’un mouvement sécessionniste.
Face à ces actes d’agression, je tiens à rassurer le peuple camerounais que toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées surtoute l’étendue du territoire national».
Dans la perspective de la mise en œuvre des mesures dont parle président de la République, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Béti Assomo, a présidé vendredi dernier une réunion spéciale «d’évaluation de la situation sécuritaire dans le pays».
La réunion s’est tenue dans un strict huis clos. Etaient notamment présents: le secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie, les officiers généraux, les chefs d’État-major centraux des armées et du commandant du corps national des sapeurs-pompiers, les commandants de toutes les régions de gendarmerie et des diverses opérations militaires.
Au terme de cette rencontre tenue le 1er décembre 2017 à Yaoundé, le Mindef n’a pas fait mystère du commencement d’une nouvelle la guerre. «Il y a des mesures qui seront mises en œuvre immédiatement et le processus va se poursuivre jusqu’à ce que cette situation incommode que nous vivons soit éradiquée. Les forces de l’ordre, de défense et sécurité ont perdu des hommes dans des conditions particulièrement tragiques.
Certains sont tombés sous les balles de l’ennemi. D’autres ont été égorgés dans des conditions tout à fait épouvantables. Nous avons une armée républicaine dont le professionnalisme est reconnu de tous à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières. Nous avons une armée respectueuse des droits humains.
Le président de la République est à la manœuvre depuis la fin de l’année dernière pour régler politiquement ce qui était au départ présenté comme des convulsions corporatives et des réclamations qui ont été réglées. Mais on se rend compte que c’était l’arbre qui cachait la forêt. Et aujourd’hui, il est question de prendre le taureau par les cornes. Lorsque le chef de l’Etat prend une décision politique comme cela, nous allons la mettre en œuvre sans état d’âme» a déclaré Joseph Béti Assomo sur les antennes de la CRTV, la radio d’Etat.
Tout est parti de l’attaque de la ocalité de Mamfé dans la région du Sud-ouest dans la nuit de mardi 28 au mercredi 29 novembre faisant quatre gendarmes et deux policiers tués. Ce nouvel incident porte à huit, le nombre de militaires tués dans ces zones en moins d’un mois. En plus de la guerre contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays, un nouveau front vient dont de s’ouvrir. Mais pour cette fois, il est évident que le choix de Paul Biya est loin de faire l’unanimité.
Au Parlement, le SDF estime que la question doit être réglée par le dialogue. Le plus grand parti de l’opposition parlementaire continue de perturber les travaux de la session budgétaire pour exiger l’ouverture d’un débat au parlement sur la crise anglophone. Jusqu’ici, les autorités publiques et le parti au pouvoir (RDPC) font la sourde oreille.