Buea : voici les responsables de la mort de la petite Caroline

Voici les responsables de la mort de la petite Caroline

Fri, 15 Oct 2021 Source: Boris Mentong Abanda

Les Camerounais sont de plus en plus nombreux à commenter la mort tragique de la petite Caralonie abattu hier d’une balle dans la tête par un militaire à Buea. Le Camerounais Boris Mentong Abanda dresse la liste des véritables coupables.

Le drame est une situation déplorable qui arrive à la suite de l'interaction entre des personnages précis et les actions qu'ils commettent. La ville de BUEA a connu hier une situation tragique qui a résulté de l'interaction entre des personnages particuliers avec chacun des attitudes très singulières. Je me veux dénonciateur donc pour dénoncer, je vais une fois de plus me faire Zola en lui empruntant sa formule du "J'ACCUSE".

J'ACCUSE ses citoyens insolents et depuis peu de temps irrespectueux des forces de l'ordre. Ses citoyens prompts à la défiance inutile, sont irresponsables car commettent de pareils actes en présence même de leurs enfants mettant de facto ceux-ci en danger. Non madame! quand les forces de l'ordre t'interpellent tu t'arrêtes et tu obtempères à plus forte raison en zone de guerre : c'est la base. Maintenant ta fille est morte tu as gagné quoi? . On doit toujours adopter l'attitude qui va tenir nos enfants éloignés du danger quelques soient les circonstances. Je dis bien quelques soient les circonstances.

J'ACCUSE ses as de la gâchette qui confondent les rues de nos villes aux rues des villes du Far Ouest dans lesquelles le droit de vie ou de mort appartient à celui qui dégênera le plus vite. Ses policiers et gendarmes cowboy qui placent l'action avant la réflexion. Non monsieur le gendarme ! quand on veut stopper un véhicule qui refuse d'obtempérer, on tire sur les roues . C'est quoi ce manque de professionnalisme. Il aurait même mieux valu ne pas tirer du tout et juste engager la poursuite. Maintenant tu es mort

J'ACCUSE cette foule psychotique et barbare qui choisit de se faire justice elle même. La justice populaire est à la justice ce que le cancer est au corps humain : elle détruit la justice . Je suis tout de même surpris de constater que vous êtes capables de sortir dans les rues par raz le bol de perdre les vôtres. J'aurais aimé vous voir sortir un peu plus souvent quand se sont les Ambazoniens qui tuent vos enfants avec pour simple raison de s'être rendus à l'école.

J'ACCUSE ses médias incendiaires et avides de buzz. Ses médias qui n'hésitent pas à utiliser un vocabulaire choisit à dessein pour rendre chaotique une situation déjà cataclysmique. Honte à vous tous qui travaillez au quotidien le Messager. L'innocente pauvre petite fille n'a pas été décapitée Non! Elle a été abattue. Le résultat est le même me direz-vous. Et vous aurez bien raison. Mais les mots ont un pouvoir qui est tel qu'utilisés de manière précise, peuvent véhiculer un message différent de la réalité.

S’ils ont utilisé "décapité" au lieu de "abattu". c'est bien parce que "décapité" renvoie à quelques chose de plus sanguinaire et de plus machiavélique. Choses pour lesquelles ils essayent de faire passer l'ensemble des forces de l'ordre.

Bizarrement, Florence Ayafor, qui elle a réellement été "décapité" n'a pas eu droit à ce genre de Une . Sombres petits apôtres du chaos que vous êtes. Pour résumer, voici un scénario digne de Fiodor Dostoïevski qui a fait interagir une mère irresponsable, un gendarme cowboy beaucoup trop téméraire, et une foule psychotique. Trois protagonistes, deux morts inutiles.

Une innocente est morte.

Un soldat est tombé.

Une foule a merdé.

Reposez en paix.

Auteur: Boris Mentong Abanda