Cest pour sauver le Cameroun d’une cessation de paiement que la TIL a finalement été retenue
Le 16 septembre dernier, le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrius Ngoh, annonçait la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD) à l’entreprise suisse Terminal International Limited (TIL). Cette entreprise qui bénéficie de la gestion du terminal à conteneurs du PAD pendant 15 ans dès le 1er janvier 2020 a dû verser 357 milliards de FCFA de redevances de concession contre 62 milliards de FCFA que proposait la Douala International Terminal, filiale du groupe Bolloré.
Cette décision du DG du PAD parait courageuse pour qui connait l’homme d’affaires Vincent Bolloré réputé pour être un homme des réseaux françafricains. Surtout que son groupe d’affaire estime avoir été exclu de façon irrégulière et a saisi par conséquent le Tribunal administratif de Douala en août dernier. Mais le choix d’une entreprise suisse n’a rien de hasardeux pour qui connait l’activisme de la Suisse dans la résolution de la crise en zone anglophone ces derniers mois. Rappelons que le 29 juin dernier, le gouvernement suisse a proposé l’organisme HD Center comme facilitateur dans les négociations de sortie de crise entre le gouvernement camerounais et les indépendantistes anglophones.
D’après une source proche de ce dossier, c’est pour sauver le Cameroun d’une cessation de paiement que la TIL a finalement été retenue parce que son offre financière était plus alléchante. La source confie que l’Etat a fait des mains et des pieds pour payer les salaires des fonctionnaires le mois dernier. La redevance versée par TIL permettra de payer les salaires des fonctionnaires et des agents de l’Etat car avec la crise anglophone, l’Etat du Cameroun connaît de sérieuses difficultés sur le plan financier. Notre source confie également que cet argent permettra de financer la tenue du dialogue national prévu du 30 septembre au 3 octobre 2019.
Il est donc aisé de comprendre pourquoi Cyrius Ngoh qui est un membre du « réseau Nanga », le réseau de la Première Dame Chantal Biya, a été érigé en « sauveur » il y a quelques jours par certains organes de presse camerounais. Le patron du PAD aura été très actif ces derniers mois pour en arriver à ce « happy end ». En un mot comme en mille, TIL est venu sauver le Cameroun de la cessation de paiement. Osons croire que ce pactole sera géré à bon escient.