Calixthe Beyala: un message adressé au RDPC et à ses militants?

Dans une tribune publiée ce jeudi 16 décembre, la romancière franco-camerounaise Calixthe Beyala dénonce le comportement de certains "Africains" qui critiquent leurs frères qui tirent quelques avantages que leur offre leur militantisme au sein des partis politiques qui sont arrivés au pouvoir. La critique de Mme Beyala est double. Elle s'adresse aussi aux cadres de partis africains qui profitent seuls du système et jettent comme des ordures, les militants de base de leur parti.

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"Dans le monde entier, les gens militent dans les partis, combattent ardemment pour les causes, et lorsqu'ils gagnent, Seigneur !

En France, quand un parti gagne, les militants de ce parti ont des avantages ; certains intègrent des fonctions au sein des nouvelles équipent ; d'autres ont des appartements à bas prix et autres petits avantages. D'autres encore ont des facilités pour inscrire leurs enfants dans les crèches.

C'est normal, on a été en guerre ensemble, on partage tout ensemble, les joies comme les douleurs.

Je vois ça et là insulter les militants d'un parti qui ont bien mouillé leur maillot pour leur parti ! Ils se sont fait allumer partout, ils ont été menacés, charriés par leurs adversaires.

Voilà qu'aujourd'hui, on sein de leur propre parti, On les assomme en les traitant " d'affamés " parce qu'ils ont besoin d'aide. On dit d'eux " qu'ils sont si pauvres qu'ils dorment dans les caniveaux " On se moque d'eux tant que j'en suis interloquée. Parce que nous dit-on, ce qu'ils ont pu faire dans leur parti, c'est par pur patriotisme ! Rions donc.

Ainsi chez certains Africains, après la victoire, d'autres gagnent des milles et des cents, s'achètent moult villas, des voitures à gogo tandis que les autres se doivent de continuer à aller se battre dans les rues, par pur patriotisme. Rions. Ils doivent se contenter d'un patriotisme à l'œil, d'un patriotisme humaniste d'un don gratuit pour le grand bonheur des grands de notre si petit monde !

Et si ces pauvres hères osent dire qu'ils ont faim, ils sont jetés en pâture aux chiens. Interdiction leur est faite de demander de l'aide. Ils sont si patriotes qu'ils doivent en crever !

Waouh, quelle solidarité dans ces partis ! J'en tremble de peur.

Parce qu'en tant que patronne des mouvements qui ont amené beaucoup d'africains français au sommet, j'ai d'abord servi les autres car le combat a été rude ! Je ne m'en suis jamais mis dans les poches.

Ah, le chantage patriotique à l'Africaine !"