L’écrivaine camerounaise est nostalgique de l’ex dirigeant Libyen Mouamar Kadhafi. Au moment où le président Emmanuel Macron est au Cameroun, Calixthe Beyala raconte un moment spécial qu’il a partagé en compagnie du guide libyen.
Un jour me recevant sous sa tente, j'appris que Berlusconi venait en Libye. Cette nouvelle me déplaisait et Khadafi le vit à ma mine. Il me demanda le pourquoi d'une si grande désapprobation ; je lui expliquai que Berlusconi avait insulté les africains dans les médias. Après son étonnement, Khadafi me dit que Berlusconi sera à mon hôtel/ Qu'il fallait que je regarde la télévision à son arrivée.
Ce que je fis. Khadafi avait envoyé un petit noir tout gringalet accueillir son homologue avec les plus laides fleurs qu'il m'ait été données de voir de ma vie : C'était trois ou quatre branches de marguerites. de deux ou trois couleurs différentes. Elles étaient fanées, fatiguées et épuisées par le soleil. Elles tombaient flasques ! J'éclatai de rire en voyant cette image. Puis il mit deux motards au lieu de 12 pour l'accompagner à l'hôtel sans autre fioriture !
Je me vêtis d'un pagne comme une africaine qui allait se battre et descendis
Berlusconi faisait les mille pas en attendant qu'un chauffeur vienne le chercher pour l'amener voir Khadafi.
J'en profitai pour tournoyer autour de Berlusconi comme le ferait une folle ou une possédée.... Berlusconi avait peur ; il traversait la place, je le suivais. Ce manège dura plus d'une demi heure sous l'oeil amusé des agents qui dans la confidence ne s'approchaient pas.
Khadafi respectait l'Afrique et son peuple. Et il nous manque.