Cameroun : Une jeunesse sans espoir d’avenir…

Sat, 10 Oct 2015 Source: Vincent-Sosthène FOUDA

Les grandes vacances au Cameroun n'ont pas été de tout repos. J'ai pris le temps pendant deux mois de parcourir le Cameroun autant que cela m'a été possible. De rencontrer le monde paysan et les jeunes. Ces derniers suivant leur lieu de résidence se définissent comme: Génération « connectée », « ouverte », de « la débrouille ».

Mais surtout génération « sacrifiée », « perdue », « désabusée » pour la grande majorité. Mais il y a aussi la « génération androïde » que l’on rencontre dans les rues des grandes métropoles que sont exclusivement Douala et Yaoundé.

J'ai déplié un questionnaire d'une trentaine de questions qui a été élaboré dans le respect des canons de la sociologie et des enquêtes en démographie. Je suis heureux d'être rentré avec 550 000 réponses d'hommes et femmes de 18 à 45 ans.

les jeunes parlent essentiellement de leur rapport à l'école - leur rapport au travail - leur rapport à l'autre sexe - leur rapport à la politique - leur rapport à la religion - leur rapport à l'avenir

Cette enquête offre une multitude de données. Je dirais qu’elle aide à poser un regard neutre et lucide sur le Cameroun. C’est le Cameroun qui est photographié. J'ai eu l'impression à force de dépouiller les résultats de cette enquête que les jeunes ont le sentiment d'être pris dans une spirale du déclassement et du rejet de la génération de leurs parents.

Les indicateurs sociaux au Cameroun sur la base d'une enquête en milieu jeune au Cameroun

Le Cameroun connait à la date du 30 août 2015, un record de chômage en milieu jeune 67% des jeunes actifs ayant participé à notre enquête sont au chômage. Nous avons considéré comme étant au chômage les jeunes ayant quitté l’école, qui n’exerce aucune activité génératrice de revenu (de manière régulière et ou non régulière).

69% de jeunes interrogés pensent que leur vie ne sera pas meilleure que celle de leurs parents.

78% des sondés pensent qu’ils ne connaîtront rien d’autre que la crise économique.

89% de jeunes camerounais pensent que les capacités individuelles ne permettent pas de surmonter un avenir sombre – autrement dit, les capacités individuelles ne sont pas un facteur de réussite et ne permettent pas de réussir dans la vie.

78% de camerounais en âge de fonder une famille vivent chez les parents et ou avec les grands parents. Dans les campagnes, moins de 23% de jeunes en âge de fonder une famille disposent d’une chambre individuelle et ou avec leur conjointe. Autrement dit, 60% de jeunes en âge de se marier dans les villages dorment soient dans une case communes soient ils partagent leur chambre avec un frère et ou avec leurs enfants s’ils sont en couple.

Ces indicateurs nous semble déterminant pour les pouvoirs publics et autres ONG œuvrant dans les milieux jeunes dans les villes et les campagnes.

Auteur: Vincent-Sosthène FOUDA