Nous remercions Dieu Tout-Puissant, l'auteur de toutes les bonnes choses. Notre beau pays, le Cameroun, est un don de Dieu. Une façon de lui exprimer notre gratitude est de lutter pour libérer ce pays de l’emprise de quelques peuples et puissances étrangères, comme la France. Cet appel au devoir est encore plus important aujourd’hui alors que nous sommes confrontés à la possibilité d’un Cameroun après Paul Biya.
Quand on dit Cameroun après Paul Biya, on fait référence à trois scénarios. Le premier est le cas où M. Biya termine son mandat actuel et permet à son parti, le RDPC, de présenter un nouveau candidat à la présidentielle. C’est la voie naturelle et privilégiée, surtout si elle est suivie d’élections libres et équitables. Dans ce scénario, à moins que le RDPC ne propose des réformes sérieuses telles que le fédéralisme et un candidat convaincant, l’opposition a plus de chances de gagner. Le deuxième scénario menant à un Cameroun sans M. Biya est le cas où M. Biya est candidat à la présidentielle et est vaincu ou exposé à être un voleur électoral incurable. Le peuple camerounais a atteint sa majorité et est capable de mettre fin à sa gouvernance par des voleurs d’élections usurpant sa souveraineté populaire.
Le troisième scénario menant à un Cameroun sans M. Biya comme président passe par une vacance à la présidence. Cette vacance pourrait provenir d’une destitution, d’une démission ou, Dieu nous en préserve, du décès de M. Biya. Les deux premières options consistant à quitter la présidence sont peu probables, car si elles étaient possibles, M. Biya aurait quitté ses fonctions depuis longtemps. L'âge pèse lourdement sur lui, malgré les tentatives peu convaincantes de voyages à l'étranger pour nous montrer qu'il est toujours actif et capable. Concernant la troisième option, la mort au pouvoir, nous mettons en garde les Camerounais contre toute spéculation et notons que cela semble être le mode privilégié par M. Biya pour mettre fin à sa carrière politique. Si tel est effectivement son état d’esprit, alors c’est un homme très ingrat envers Dieu son créateur. Il se moque de Dieu, créateur de millions de Camerounais, parmi lesquels se trouvent des milliers de dirigeants capables. On ne peut se moquer de Dieu, et que son nom soit loué pour les nombreux talents dont il a doté les Camerounais.
Mais l’objectif principal de cet article est de sensibiliser sur la voie la plus réalisable vers un Cameroun politiquement stable et prospère après Biya. Les idées discutées ici sont tirées du livre du membre de notre plateforme, le Dr Benjamin K. Akih. Il a écrit trois livres destinés à guider les Camerounais dans nos ténèbres actuelles. Le premier livre est « Le problème du Cameroun occidental et sa solution : une perspective fédéraliste ». Il présente un argument historique et constitutionnel en faveur du retour au fédéralisme, en s’appuyant sur le conflit dans l’ancien Cameroun méridional. La seconde est « Le Cameroun après Paul Biya : plus de guerres internes ou stabilité grâce à la démocratie constitutionnelle ? Nous en tirons aujourd'hui notre leçon. Le troisième est « Nous, le peuple camerounais : vers une nouvelle constitution fédérale ». Ce livre propose une constitution fédérale plausible et une constitution connexe d'un État fédéré potentiel. Ces livres sont disponibles sur Amazon et à Yaoundé. Des exemplaires gratuits ont été mis à la disposition de certains dirigeants de partis politiques. L'auteur peut être contacté pour accéder à ces livres. Il convient de noter que ces livres ne sont pas conçus pour récolter des fonds ; ils sont favorables à l’éducation de masse comme étape vers un engagement massif dans notre libération.
Nous examinerons d'abord le chemin vers l'instabilité politique, que nous devons éviter, puis le chemin vers la stabilité politique, que nous devons emprunter, et enfin réfléchirons à ce que tout Camerounais qui aime ce beau pays doit faire pour nous aider à atteindre la stabilité politique et la prospérité après la présidence de M. Biya.
1. Le Cameroun, faisant partie de la France-Afrique, est naturellement disposé à connaître une instabilité politique lors d'un changement de leadership, à moins que le nouveau dirigeant ne soit choisi par le dirigeant précédent et/ou la France.
1.1. Malgré la mondialisation, les pays France-Afrique se retrouvent toujours contrôlés par la France. Ce système France-Afrique a été construit sur la profonde suspicion que si les citoyens d’une ancienne colonie française exercent librement leur souveraineté populaire dans une atmosphère politique libre, alors les bénéfices que la France tire de ce pays seront perdus.
1.2. Le Cameroun est un exemple où les nationalistes ont été bannis de l’espace politique avant la fausse indépendance. M. Ahidjo a été imposé au Cameroun français à l'indépendance sans élection présidentielle. Au lieu de cela, il a acquis les pleins pouvoirs pour rédiger une constitution en dehors du processus législatif. Le fédéralisme aurait compliqué le projet français. La population de l’ancien Cameroun du Sud a connu un transfert pacifique du pouvoir du Dr Endeley au Dr Foncha en cinq ans d’existence. Le Cameroun, sous influence française. En 1979, Jacques Foccart a supervisé la modification de la constitution du Cameroun pour établir M. Biya comme successeur de M. Ahidjo. Ce schéma historique et les événements récents en France-Afrique suggèrent que la France, et de nombreux éléments du RDPC, réfléchissent peut-être à la manière dont ils peuvent contourner la volonté du peuple dans la gestion de la question du pouvoir politique dans un Cameroun après Paul Biya.
1.3. Il suffit d'écouter M. Robert Bourgi, le successeur franco-libanais de Jacques Foccart, le directeur de France-Afrique. Son récent livre, Ils savent que je sais tout : Ma vie en Françafrique, révélerait les sales secrets de ce système criminel appelé France-Afrique. Parmi les révélations scandaleuses de M. Bourgi figure le fait qu'il a souvent été demandé aux présidents africains de contribuer d'énormes sommes d'argent aux campagnes présidentielles françaises. Mais ce qui est important, c’est leur dépendance à saper les résultats des élections en Afrique ou la sélection des dirigeants africains.
1.4. Un exemple marquant de la façon dont la France choisit des dirigeants pour les Africains indépendamment de la volonté exprimée du peuple est l’élection qui a amené M. Alassane Ouatara à la présidence de la Côte d’Ivoire. Selon M. Bourgi, M. Laurent Gbagbo a été réélu mais M. Sarkozy lui a demandé de reconnaître la victoire de M. Ouatara en échange d'une sortie honorable et d'une vie raisonnablement bonne après la présidence. C'est ce même M. Sarkozy que M. Biya a rencontré lors des Jeux olympiques et certains spéculateurs ont affirmé que Sarkozy était recruté comme consultant de campagne pour l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun. Dans le cas de M. Gbagbo, lorsque Gbagbo a refusé l’offre antidémocratique et anticonstitutionnelle de M. Sarkozy, Gbagbo a été chassé du pouvoir par la force et envoyé devant un tribunal en Europe « uniquement créé pour juger les hommes politiques africains ».
1.5. Nous voyons donc que la France et ses fantoches risquent de perdre beaucoup si jamais ils permettaient que le transfert ou la préservation du pouvoir se fasse sur la base de la volonté exprimée du peuple. Quelle est la meilleure manière de lutter contre de tels stratagèmes ? Cela dépend de la philosophie politique à laquelle on adhère. La philosophie franco-catholique qui opère en France-Afrique est limitante et propice au chaos.
1.6. Les coups d’État et les gouvernements de transition improvisés sont souvent adoptés par les citoyens des pays franco-africains comme des mécanismes de libération. Le culte de la personnalité et le bang bang des révolutions radicales sont très séduisants dans ces nations. Cela explique l’admiration pour les récents coups d’État en France-Afrique. Ces chefs militaires ne reconnaissent pas la fragilité de leur soi-disant libération. Parce qu’elle n’est pas fondée sur l’amour du peuple pour une constitution stable et un processus de décision démocratique conforme à la constitution, nous nous retrouvons avec des chants de libération éphémères qui se transforment en cris sous le joug de la tyrannie, parfois pire que la tyrannie précédente.
1.7. Nous disons que le Cameroun pourrait sombrer dans l'instabilité politique en raison de l'un des nombreux facteurs suivants : la tentative de la France d'introniser son fantoche, une tentative de prise de pouvoir par l'armée ou quelques-uns d'entre eux, le peuple ignorant le mode prescrit de transfert de pouvoir en cas de vacance, et bien d’autres sales coups dont disposent aujourd’hui les Français et ceux qui sont au pouvoir.
1.8. Le peuple camerounais est appelé à rejeter tout mode de transfert de pouvoir conduisant à l’instabilité. Sur cette plateforme, nous suivons Ndeh Ntumazah, Um Nyobe, Félix Moumie, Ernest Ouandie, Abel Kingue et tous les nationalistes qui ont donné leur vie pour notre dignité. Nous appelons tous les Camerounais à se libérer de l’esclavage mental de la France-Afrique.
2. Si les Camerounais veulent la stabilité politique et la prospérité, ils doivent alors adhérer strictement aux prescriptions de la démocratie constitutionnelle alors qu’ils traversent le passage du Cameroun de Biya à un Cameroun sans M. Biya comme président.
2.1. Même si la constitution actuelle n'est pas parfaite et même si ELECAM ne fonctionne pas comme elle le devrait, la défense de la constitution et la lutte pour la transparence au sein d'ELECAM restent les moyens les plus efficaces pour garantir que le Cameroun passe de l'état actuel de chaos et de guerres internes à un état de stabilité politique et prospérité.
2.2. Il est du devoir des hommes politiques et des journalistes de faire comprendre aux Camerounais que la constitution actuelle est différente de la constitution manipulée par Jacques Foccart et Ahidjo en 1979 pour garantir qu'Ahidjo transfère le pouvoir à Biya sans élection. Il n’existe aucun mode de transfert de pouvoir à long terme dans la constitution actuelle en dehors d’une élection. Cela est vrai si Biya termine son mandat ou quitte ses fonctions avant la fin de son mandat, pour une raison ou une autre.
2.3. Si M. Biya termine son mandat, des élections constitutionnellement prévues auront lieu en octobre 2025, soit dans un an à peine. Il existe des politiciens compétitifs de l’opposition qui sont prêts à vaincre le candidat du RDPC, surtout si ce candidat est M. Biya. Nous avons considéré sa position relative dans les sondages et analysé sa capacité à adopter des réformes populaires. Nous ne pensons pas qu’il puisse lancer une campagne crédible axée sur les réformes et parcourir le pays pour faire campagne. Il est assuré de perdre. Les chances de victoire du RDPC, alors que le RDPC est dirigé par un autre candidat, ne sont pas grandes. Si M. Biya se présente aux élections et perd, il doit céder pacifiquement. S’il perd mais vole les élections, toutes les protestations devraient se concentrer sur la défense de la constitution, en particulier de la souveraineté populaire. Les Camerounais ont le droit de défendre l’intégrité de ces élections par tous les moyens possibles, en visant une correction du résultat ou une nouvelle tenue des élections avec une plus grande transparence.
2.4. Dans le cas d’une vacance à la présidence, provoquée par la démission de M. Biya, ou, à Dieu ne plaise, exauçant le souhait apparent de Biya de mourir au pouvoir, alors tous les Camerounais, en particulier les politiciens de l’opposition, doivent défendre la disposition constitutionnelle prévoyant un gouvernement intérimaire. La présidence intérimaire, d'une durée maximale de 120 jours, revient au président du Sénat, ou à son successeur si le président du Sénat n'en est pas capable. L'actuel président du Sénat est M. Marcel Niat Njifenji, âgé de 89 ans. Il est tenu par la loi de remplir le rôle de président par intérim et peut être accusé de trahison s'il refuse de le faire. Mais s'il démissionne de son poste de président du Sénat parce qu'il ne peut pas remplir ses fonctions de président par intérim, ou s'il est indisposé pour une raison quelconque, alors le rôle de président par intérim devient la responsabilité du 1er vice-président du Sénat, actuellement le Lamido de Rey Bouba, M. Aboubakary Abdoulaye. Il y a quatre autres vice-présidents du Sénat. Il existe toute une hiérarchie pour garantir que la présidence intérimaire se déroule conformément à la constitution. Si ces président et vice-présidents ne remplissent pas leur devoir constitutionnel, ils peuvent tous être accusés de trahison.
2.5. La constitution stipule que pendant la présidence par intérim, une nouvelle élection présidentielle doit être organisée au moins 40 jours après l'apparition du poste vacant et au maximum 120 jours. Le président par intérim ne peut pas être candidat à une telle élection et il lui est interdit de mener des réformes ou des lois majeures qui échappent à ses prérogatives.
3. Chaque Camerounais est appelé à contribuer à une voie constitutionnelle vers un Cameroun politiquement stable et prospère après le départ de M. Paul Biya de ses fonctions.
3.1. Si vous aimez ce pays et souhaitez le voir politiquement stable et prospère après Biya, c’est cet ordre constitutionnel que vous devez défendre. Rejetez tout coup d’État, rejetez tout gouvernement dit de transition et défendez l’ordre constitutionnel. Ensuite, luttez pour la libre participation des politiciens de l’opposition, défendez l’intégrité des élections.
3.2. Les journalistes sont appelés à veiller à ce que les opinions transmises sur leurs plateformes soient constitutionnellement fondées. Même si les citoyens ont la liberté de spéculer librement et de s’accrocher aux théories du complot, il est du devoir des journalistes de leur montrer la constitution, même si ces spéculateurs vont plus loin en appelant à la suspension de la constitution.
3.3. Nous mettons en garde les gouvernements étrangers qui envisagent de semer l’incertitude et la confusion. Aucun pays complotant contre le Cameroun ne sera considéré comme un ami une fois que nous aurons réussi à libérer notre pays et à affirmer notre souveraineté populaire. Nous vaincrons en tant que peuple parce que Dieu est à nos côtés et que la démocratie constitutionnelle triomphe toujours, peu importe combien de temps nous errons dans le désert de l’instabilité politique. Nous n’avons aucun problème avec le peuple français mais, en tant que partisans de Ntumazah et d’Um Nyobe, nous connaissons le serpent : le système politique franco-catholique utilisé par le gouvernement français. Nous reconnaissons notre amitié avec les peuples de Chine, de Russie, d’Israël, des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne et bien d’autres. Mais s'il vous plaît, restez en dehors de nos élections et de notre politique.
Chers frères et sœurs, ne vous inquiétez pas inutilement du sort du Cameroun dans une ère post-Biya. Lisez plutôt votre constitution et lisez de bons livres sur la question, comme Le Cameroun après Paul Biya de Benjamin Akih. Équipez-vous et défendez notre pays. L’Histoire sera méchante avec vous si vous vous laissez emporter par les théories du complot et les réflexes de France-Afrique. Le chaos est leur méthode. Nous pouvons atteindre la stabilité politique et la prospérité si nous défendons la démocratie constitutionnelle, notamment en cas de fin prématurée de la présidence Biya ou d’élections constitutionnellement prévues en 2025.
Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse ce beau pays le Cameroun, alors que nous luttons pour le libérer de la malédiction de la France-Afrique.