mardi 15 mars 2022, nous étions perturbés d’apprendre qu’une camerounaise Flore, 32 ans, enceinte a mis fin à ses jours en sautant du pont sur le Wouri alors que ceci aurait pu être évité. Ceci est d’autant plus pénible que comme elle, en 2016, plus de 6000 camerounais et plus de 700.000 personnes dans le monde mettent fin à leurs vies chaque année.
Il est encore plus regrettable de voire que tout laisse penser a une augmentation du taux de suicide au Cameroun ces deux dernières années, le moyen le plus utilisé étant les pesticides (organophosphorés).
Contrairement à la croyance populaire, il y a plus de suicide en Afrique qu’en occident. Cette différence pourrait etre expliquée d’une part par la différence de qualité de vie ou en d’autre termes, la vie relativement difficile que nous menons et le manque d’infrastructure de prise en charge des personnes à risque de suicide dans les pays en voie de développement qui représentaient 11% des cas de suicide dans le monde en 2019; ces pays inclus le Cameroun.
Qu’est ce qui aurait poussé Flore à se suicider ?
Beaucoup de choses, et j’en suis navré. Flore n’est plus des nôtres pour pouvoir nous éclairer. Néanmoins, afin de réduire la probabilité que ceci arrive à un autre camerounais, à une autre famille, je pense qu’il serait bon de saisir cette opportunité pour briser le silence sur ces morts et idées suicidaires que nous essayons autant que possible de nous cacher, en parler afin de comprendre ce qui pousse autant de Camerounais à mettre fin à leurs jours et voir ce qui pourrait être fait pour prévenir cela parce que en effet, ceci aurait pu être évité.
D’aucuns pourraient dire qu’elle a fait le choix de mourir, mais triste est de réaliser que la maladie mentale altère notre jugement et nous pousse à prendre des décisions sans en avoir conscience ou sans en avoir la pleine conscience.
Qui est susceptible de se suicider ?
Personne n’est à coup sûr épargné, du risque de suicide parce que cela se fait très souvent de façon impulsive suite à un évènement stressant majeur tel que maladie, problème financier, rupture et autre. Néanmoins, nous pouvons dire que les personnes les plus à risque de se suicider sont celles qui l’on déjà essayé dans le passé.
L’alcoolisme et bien évidement la dépression augmente aussi significativement le risque de suicide. D’autres facteurs exposant au risque de suicide inclus les conflits, désastres, victime d’abus et de violence, la perte d’un proche,les réfugiés, les personnes LGBT et autres.
Quels sont les signes d’alerte?
Parler de l’envie de mourir ou de se donner la mort
Parler du sentiment de vide ou de déseqsoir ou du fait de ne pas avoir de raison de vivre.
Se sentir piégé ou avoir l’impression qu’il n’y a pas de solution.
Ressentir une douleur émotionnelle ou physique insupportable
Parler du fait d’être un fardeau pour les autres
S’éloigner de sa famille et de ses amis
Se débarrasser de ses biens importants
Dire au revoir à ses amis et à sa famille
Mettre de l’ordre dans ses affaires, par exemple rédiger un testament.
Prendre de grands risques qui pourraient entraîner la mort, comme conduire très vite.
Parler ou penser souvent à la mort…
Ces signes ne constituent pas une quête d’attention mais, un appel à l’aide.
Que faire quand nous identifions quelqu’un à risque de se suicider ?
Il est important de souligner que parler de ses idées suicidaires avec le consterné réduit le risque de suicide
Si quelqu’un vous dit qu’il va se suicider, soyez compatissant, ne le laissez pas seul. Ne promettez pas de garder secrètes ses pensées suicidaires – parlez-en à un ami de confiance, un membre de la famille ou un autre adulte de confiance.
En situation d’urgence, conduisez le concerné à l’hôpital.