"Aucun camerounais ne doit jamais être Orphelin de la justice tant que les législatives en vigueur existent.
Cette tentation d’une justice qu'on souffle dans les oreilles  découle d’une profonde incompréhension du rôle de la justice. Les hommes et femmes de notre société portent en eux-mêmes  un espoir de justice . Les juges doivent  le porter avec eux."
J'estime que les détenus MOHAMED IYA, AMOUDOU VAMOULKÉ, Urbain Olanguena Awona, Jean Marie Atangana Mebara, Edgard Alain Mébé Ngo'o, Marafa Amidou Yaya et consorts, peuvent être reprochables un tout petit peu  des faits de Détournements des Derniers Publics ( DDP).  Mais qu'il  est temps  qu'on rompt avec le prince  d' une justice à tête chercheuse , un véritable rouleau compresseur mis sur pied.
Qu'il faut plutôt à notre pouvoir judiciaire d'appliquer à tous  et toutes une manœuvre d'humilité, d'intelligence et d'humanité comme c'est le cas avec Basile Atangana Kouna.
Après plusieurs  audiences sans la justice( verdict ), c'est tout simplement de la  tyrannie. C'est dire qu'il n'y a aucune preuve. 
Qu'on revois un détenu plus de 70 fois, cela veut dire clairement que notre système judiciaire est malade, souffre de la problématique d'incompétence et qu'il faut des réformes urgentes. C'est en faisant les états générauxde la justice des solutions peuvent commencer à être trouvées. 
En revendiquant leur innocence  devant les Juges et  ceux qui écoutent, qui entendent, qui attendent, qui observent avant d’agir. On ne peut rien guérir que l’on ne connaisse. On ne peut rien punir que l’on ne comprenne. 
La justice suppose en effet que soient pris en compte et vraiment entendus la parole et l’histoire des personnes concernées : l’accusé comme la victime. Quand une «vraie » justice est rendue, se produit alors une sorte de miracle : les convictions préalables, les «intimes convictions » qui avaient éclos à la lecture des procès-verbaux peuvent se dissoudre, voire voler en éclat, ou, au contraire, se renforcer de façon inattendue. 
Le juge doit être  sûr d’une culpabilité ou d’une innocence et voilà que le débat public fait surgir autre chose, d’autres éléments, une autre vision des faits. Aucun législateur, si sage, si prévoyant soit-il, ne peut imaginer à l’avance la complexité de la vie, quel que soit le cadre dans lequel elle s’exprime, judiciaire ou autre. Il ne peut descendre dans des détails infimes et doit s’en tenir à un niveau de généralité suffisant. 
La loi n’est que le cadre où peut se développer la vie, elle ne peut pas la remplacer.
La valeur de justice est universelle. Pour fonctionner et être vivable,  ces prisonniers ont  besoin de justice. La vraie.
Au  Cameroun sur le plan de la forme et du fond, notre justice  est une organisation sociétale. Il ne peut fonctionner que si elle est fondée sur cette  valeur fondamentale : Les preuves.
Si les juges en charge de leurs dossiers veulent garder leur place, la place naturelle que les principes premiers de la démocratie lui assignent, il leur faudra être plus que jamais juristes. Car le droit leur impose de ne pas se contenter de la peine qu’on ou les recommandations qu'on  leur souffle.
 Deux principes constitutionnels sont en jeu qui traduisent la nécessité d’adapter la peine au cas par cas, à l’individu jugé plutôt qu’à l’acte commis. 
Le premier principe est celui qui veut que la peine prononcée soit proportionnelle à la gravité de l’acte commis. Ce principe est posé depuis 1789 par la Déclaration des Droits de l’Homme (article 8) et rappelé régulièrement par nos législations. 
L’autre principe est celui de l’individualisation des peines qui nécessite que leur personnalité soit
prise en compte par le juge : «l’exécution des peines privatives de liberté en matière correctionnelle et criminelle a été conçue, non seulement pour protéger la société et assurer la punition du condamné, mais aussi pour favoriser l’amendement
de celui-ci et préparer son éventuelle réinsertion.
Cette tentation d’une justice qu'on souffle dans les oreilles  découle d’une profonde incompréhension du rôle de la justice. Les hommes et femmes de notre société portent en eux-mêmes  un espoir de justice . Les juges doivent  le porter avec eux. Il faut que  les portes des prisons s’ouvrent rapidement et grandement à tous et toutes. Cette absence de justice  met de plus en plus en péril la diversité.