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Cameroun: 'je cherche un jeune philosophe qui vit de la philosophie, j'en trouve pas'

Prof Jaques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur

Mon, 3 Apr 2023 Source: Alain Roosevelt Tidjio

Le Cameroun est sans doute l'un des pays africains qui compte le plus de professeurs et Docteurs. Mais le pays peine toujours à se développer, et prouve ainsi que le développement quel que soit le plan, n'est seulement une affaire de gros mots et de grands penseurs comme on le voit au Cameroun. Dans une tribune, le député Roosevelt Tidjio donne son point de vue sur la question des diplômés et cursus "inutiles".



"Professeurs Édouard Bokagné , MEON et le paradoxe du cure-dent.

Le débat a cours en ce moment. Sur la nécessité des sciences sociales dans un pays qui veut décoller. La nécessité de ces filières d'excellence qui anoblissent l'homme et non les hommes doit être au cœur des préoccupations majeures de nos systèmes éducatifs qui tendent à s'enliser dans un milieu où personne ne comprend là où ça mène. A quoi ça aide à former un jeune pendant 20 ans dans une filière dont la seule débouchée est l'enseignement de cette même filière ? Avec à la clé aucune création de richesse ?

Bref on nous prépare chaque année, à des savoirs qui à terme à défaut d'être enseignés, mourront dans nos têtes avec les gros mots qu'on pompera à que veux-tu sur les réseaux sociaux et les plateaux télés.

Tenez-vous tranquille. Par an, l'État du Cameroun investi des milliards pour former au bas mot 10.000 étudiants dans ces filières élitistes qui au sortir de formation entre autres en Anthropologie, Sociologie, Sciences Politiques, Philosophie et consort... font le bend-skin pour transporter leurs futurs collègues bend-skinneurs qui cherchent aussi leurs part de savoirs… inutiles.

Je fouille dans mon répertoire pour trouver un jeune philosophe qui vit de la philosophie j'en trouve pas. Faites pareil exercice et partageons les résultats. Pareil pour l'anthropologie ah au moins là-bas ils se confondent en séminaires de formation des autres anthropologues qui deviendront aussi des formateurs des autres anthropologues (puisque c'est la seule issue au Cameroun). Professeur BOKAGNE lui même et MEON quoiqu'au sommet de leur art ne peuvent pas vous pointer un cure-dent qu'ils ont déjà par leur puissant savoir que je loue en passant, offert à la nation camerounaise.

J'aime bien suivre le jeune Ndog Bidi. Un jeune cuisinier qui via une page Facebook, concocte tout genre de mets succulents Camerounais et qui livre, sur commande. Par jour, au moins 20 Camerounais utilisent des cure-dents pour nettoyer leurs dents grâce à ce concept qui n'a pas eu besoin de sciences sociales pour exister. Le jeune Civil Dieuseul Meli n'a pas eu besoin d'un diplôme de sociologie pour détenir 57 hectares de pommes aux pieds de Nzindong qui nourrissent l'Afrique Centrale.

En gros, à quoi servent MEON et mon Prof BOKAGNE à ce Cameroun qui a plus besoin de richesses que de savoirs dédiés aux plateaux télés ?

Je l'avais souligné déjà. Le Cameroun n'a pas besoin de 1000 anthropologues pour exister. Le chiffre 1000 étant déjà trop.

Que de former ces jeunes à la profession de chômeur ou de bend-skinneurs, convertissons leur en ces métiers dès le bas âge. C'est dur mais c'est la vérité".

Auteur: Alain Roosevelt Tidjio