Cameroun : la stratégie insaisissable de Paul Biya

Paul Biya est le plus vieux dirigeant au monde

Le mauvais procès fait à la diaspora Bamiléké d'Outre-Atlantique par la dictature ethno-fasciste de Yaoundé. Celle-là même qui n'a pas cessé d'instrumentaliser depuis 40 ans le communautarisme tribal dans les différentes représentations diplomatiques du Cameroun en Occident ...Notamment en promouvant les associations villageoises proches des aires géographiques de ses principaux dignitaires, dont les prétendus Ekang-Beti.

Alors de qui se moque-t-on ?

Essayez donc de solliciter une audience auprès d'un haut représentant du Cameroun à Paris, Washington ou Ottawa comme défenseur des droits humains d'origine camerounaise porteur d'une initiative d'aide aux populations civiles victimes de Boko Haram, ou des anglophones victimes des exactions de l'armée camerounaise en zone anglophone. Vous n'aurez jamais un commencement de réponse, même lorsque toutes les autres missions diplomatiques africaines vous ont reçu.

Par contre tous les groupuscules ethno-fascistes proches du régime en place, puis les rassemblements à vocation identitaire et réactionnaire, ont en permanence portes ouvertes aux différentes ambassades du Cameroun à l'étranger.

En effet, nous ne devons pas oublier que la plupart des ethnies africaines sont le produit d'un imaginaire colonial et d'une technologie de pouvoir comme vicieux instrument de contrôle militarisé pour imposer une règle de division pour mieux régner, afin notamment de maintenir les indigènes divisés et de se combattre entre eux plutôt que de combattre les envahisseurs coloniaux.

Par conséquent, ces formations ethniques étaient également liées aux pratiques de travail forcé et il n'est donc pas surprenant de voir par exemple que de la population du Sud du Cameroun est surreprésentée dans l'administration, tandis que la population du nord dominait l'armée et celle population de l'ouest du Cameroun domine le secteur du commerce et des affaires.

Ces divisions ethniques du travail ne sont pas accidentelles, mais le produit des technologies coloniales de pouvoir.

Aussi, nous devons reconnaître les héritages coloniaux de la formation ethnique sur le continent et l'idée que quelque chose qui a été inventé peut aussi être déconstruit. Car notre soi-disant récit historique officiel sert en réalité un objectif particulier qui ne tient pas compte de la portée, de la profondeur, de la longueur et de la complexité des histoires et des pluralités camerounaises; puis des nombreuses façons de notre être que, malheureusement, nos nombreux politiciens médiocres ne comprennent pas et ne semblent pas pouvoir saisir.

En tant que tel, nous sommes appelés à réinventer une nouvelle forme de relationnalité basée sur la justice sociale et la politique égalitaire, pour garder notre maison commune en lieu habitable. Avec une production de nouvelles conditions de durabilité basées sur le partage équitable des ressources dans un monde partagé.

Le concept de relationnalité est un concept profondément africain. Il est basé sur le concept d'Ubuntu qui est "Je suis ce que je suis à cause de qui nous sommes tous". Un concept d'organisation sociale africaine basé sur la mutualité et la coopération. Ainsi, un laboratoire pour inventer de nouvelles façons de faire face aux défis du développement. En réalité, l'humanité comme projet politique d'humanisation. Ce qui signifie que la vie elle-même dépasse tous les calculs et ne doit pas être soumise à des formes extrêmes de privation.

Parce que, comme le savait le président Abraham Lincoln, l'auteur de la proclamation d'émancipation: une maison divisée ne peut pas tenir. Aussi, nous n'avons pas d'autre choix que de compter sur une politique égalitaire et la justice sociale si nous voulons survivre en tant que Nation.

Auteur: Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P