A maintes reprises, j'ai mis le Gouvernement en garde contre ses Universitaires et leurs conseils.
Nos Universitaires ont rarement fait l'école pour la beauté du savoir. Pour l'écrasante majorité, c'est le désir de venir plastronner avec leurs diplômes qui leur donneraient la primauté d'avoir les honneurs de la Nation et d'occuper les plus grands postes administratifs pour gérer le budget.
La tragique conséquence est qu'ils ne travaillent pas pour s'améliorer et donner un contenu pratique a leur savoir. Ils recitent les livres, les théories et les auteurs et c'est cela qu'ils appellent ''savoir'' , mais ne se préoccupent pas de l''utilité opérationnelle de ce savoir livresques pour leur pays.
Tant que le pays se porte bien, vous les voyez ponctifier sur les médias... mais a la moindre difficulté, ils fuient sans crier gare.
L'une des illustrations de cette situation est la terrible crise économique dans laquelle se débat désespérément le Cameroun. Cette crise, je l'ai annoncée depuis 2012 des lors que j'ai constaté que le Programme de Développement du Cameroun ne respectait pas les équilibres et surtout, la menace permanente des économies sous-développées que represente le terrible ''Verrou de la Contrepartie Exterieure''.
Je vais reexpliquer ce concept: un pays ne peut se développer que s'il achète a l'extérieur a concurrence de ce qu'il vend. Sinon, il s'endette et court le risque d'un ajustement. En conséquence, le développement d'un pays n'a de sens que s'il maintient ses équilibres extérieurs.
Vous ne pouvez donc pas mener une politique de croissance sans vous préoccuper de la manière dont le revenu généré sera utilisé. Autrement dit, vous devez vous assurer que ce revenu additionnel soit dirigé vers la consommation des biens locaux, et non orienté vers les importations massives.
Si vous ne prenez pas cette précaution, que va-t-il arriver? Eh bien, vous aurez effectivement la croissance, mais au prix d'un déficit commercial et d'un endettement explosifs.
Et c'est exactement ce qui arrive au Cameroun!
C'est au vu de ce phénomène que j'avais proposé la création d'une Monnaie binaire qui bloquait de force une partie du revenu généré par la croissance et l'orientait de force vers la production locale.
Le Cameroun ne disposant ni d'une politique monétaire, ni d'une politique commerciale au regard des APE et de l'OMC, la binarisation était le seul moyen par lequel nous aurions pu neutraliser le Verrou de la Contrepartie Exterieure et échapper à la crise.
Malheureusement, j'ai été sauvagement combattu par ces Universitaires qui ont inspiré et conseillé ce fameux ''Programme des Grandes Ambitions'', totalement irrationnel et manchot.
Aujourd'hui que nous sommes dans la mélasse ils ont traîtreusement fui, comme de parfaits lâches qu'ils sont, en laissant les malheureux MOTAZE et OUSMANE MEY se débattre seuls, avec leurs misérables collaborateurs.
Un autre aspect de la solitude du Gouvernement est cette fameuse crise anglophone qui est entrain de détruire le Cameroun..
Notre pays n'est pas une exception dans le monde et nous n'avons pas le monopole des Secessions.
L'étude des mouvements de Secessions montre qu'on peut avoir 2 types de résultats:
-soit la Sécession se résorbe, par la force ou par des concessions politiques
-soit elle gagne et obtient la séparation.
Pour résoudre ce problème, il ne faut pas partir du principe que le Gouvernement va gagner, au motif que le Nigeria a vaincu la Sécession biafra! Car, si le Nigeria l'a fait, le Soudan n'a pas réussi à vaincre la Sécession du Sud-Soudan et l'Ethiopie a cédé à l'Érythrée. Il ne faut donc pas partir du principe d'une victoire de l'Etat central, car rien ne nous dit que le cas d'Ambazonie est plus proche du Biafra que du Soudan du Sud!
Ce sont ces erreurs d'analyse soutenues par des universitaires très médiatisés qui ont poussé le Gouvernement dans ce gouffre sanglant ou se noie la jeunesse camerounaise.
Comme je l'ai dit des le départ, contre ces Universitaires illuminés qui réclamaient mon arrestation, la crise anglophone n'est pas de celles que peut résoudre dans le cadre d'un État unitaire.
C'est une Sécession qui est trop grosse puisqu'elle s'étend sur 42000 Km2 et embrasse 20 pour cent de la population. Ensuite, elle a des fondements historiques évidents puisque le Southern Cameroun a connu un parcours colonial différent et a existe sous la forme d'un Etat fédéré.
Vous ne pouvez donc pas oblitérer ces réalités du jour au lendemain sur la base d'une lecture sélective de l'histoire et des tripatouillages juridiques et institutionnels.
C'etait clairement un mensonge de croire qu'on peut absorber les Anglophones dans un État unitaire et un tel projet était totalement irréaliste.
Les Universitaires du Cameroun, a coup de citations absconses et de théories abracadabrantes, ont convaincu le gouvernement qu'il lui suffisait d'utiliser la force.
A force de recourir aux expressions alambiquées du type ''force de troisième catégorie'' ou des mots ronflants, ils ont donné de la Sécession la vision totalement romantique d'un petit mouvement qu'on peut réduire par une escouade de gendarmes.
Maintenant que la Sécession se révèle dans sa véritable nature d'une guerre sanglante féroce et impitoyable menée par des gens se présentant comme une armée de libération contre les forces d'occupation, ces Universitaires ont disparu.
On ne les voit nulle part. Sauf deux:
-Owona Nguini qui a troqué son statut de haut stratège enseignant à l'Ecole de Guerre par celui de coaching des Lions Indomptables
-Edouard Bokagne qui est devenu exégète de la Bible.
Les autres ont disparu, au moment où le gouvernement a plus que besoin d'eux.
Voilà exactement le personnel intellectuel sur lequel Biya et son Gouvernement ont repose leur espérance.
Des gens de cette nature peuvent vous conduire ou? Ils attendent toit simplement la chute du régime pour se mettre au service du prochain maître...
Toute honte bue.