Cameroun, le pays de l’impunité ?

Mon, 26 Oct 2015 Source: Kuissu Mephou Gérard

Il y a des images et des situations qui parlent plus que toutes les plaidoiries que nous pouvons faire.Une fouille chez un ministre nous montre des objets et des matériels appartenant à l’Etat. Des saisies qui nécessitent dans un pays normal au minimum la démission du concerné, ou alors l’auto saisi de la justice. Mais au Cameroun les hommes ne sont pas égaux.

Par le passé une autre image montrait des hommes en tenues molestant allègrement un citoyen. Personne d’eux n’a été inquiété l’affaire est passée comme une éjaculation précoce.

es jours une autre vidéo nous montre un ex ministre séquestrant un individu. Là aussi silence totale des responsables de la justice, du parlement et même du parti du concerné. Circulez y a rien à voir !!!

Les exemples comme cela nous en avons à profusion comme ce cas de père de famille qui nous a été rapporté : son terrain a été arraché par la force et lui même incarcéré. Quand sa famille réclame au moins la libération du père âgé de plus de 70 ans il leur est demandé de l’argent. Les trafics d’organes, de cadavres, et des détenus que nous passons sous silence avec ce trafic hideux, répugnant, affreux, monstrueux de bébé sont autant de crimes .

Que faut-il d’autre pour qualifier notre pays de République de la force, de République bananière, de pays mal gouverné, de pays fasciste ?

Un pays malade de sa justice, un pays malade dans sa cohésion sociale ne peut aller nul part; l'émergence est un leurre en l'état actuel des choses. Si nous observons avec quelle dextérité on traite les voleurs de portables et de bouteilles de gaz on est plus que étonné, stupéfait de voir des pilleurs du bien public circulé librement sans la moindre explication administrative.

L’impunité au Cameroun est donc plus qu’une réalité.Autre preuves ?

Nous venons d’assister à la nomination d’une ministre à qui des réserves étaient émises sur ses responsabilités précédentes. La non observation de l’article 66 sur la déclaration des biens et le summum de l’impunité qu’est l’article 53 de notre constitution sont autant d’éléments de preuves de manque de volonté politique.

Ce qui dérange dans ces actes barbares de notre dictature, c’est que ces présumés voleurs et délinquants nous narguent dans la vie de tous les jours. Achetant les élections, arrachant les biens fonciers, détournant les successions, divisant les communautés, non sans arracher les épouses et les jeunes filles à leur destin.

Mais cet obscur et triste tableau, ne me remplit pas de pessimisme. Au contraire ! Comment en serait-il autrement ?

La hideur, l’injustice n’ont jamais vaincu le beau, la justice. Le mal n’a jamais vaincu le bien. Pour un temps oui, mais la victoire revient à la vérité. On ne peut pas impunément opprimer, voler, et clamer que tout va bien. Rien ne va ; il y a des gens qui pleurent, il y a des gens qui réclament équité et justice. Il y a des papas qui réclament leur pension…des revendications citoyennes … Notre pays doit sortir de l’impunité. C’est pour son bien et celui de ses dirigeants.

Laisser autant de crimes impunis, c’est faire le lit des revendications populaires. Et les revendications populaires ne s’adressent jamais à nous les combattants, mais aux oppresseurs et criminels évoqués supra. Les esprits chagrins me traiteront d’apologie de ceci ou cela. Ou est l’apologie lorsque l'on redit ce qui est ? Si on interpellait même au parlement des ministres qui s’en plaindrait ? L’impunité, l’injustice font le lit des revendications populaires. Je le redis avec force et convictions. Et ne pas le résoudre, c’est un motif pour être chassé du pouvoir ! C’est quoi même ?

Auteur: Kuissu Mephou Gérard