Tout en comprenant les revendications des enseignants camerounais qui sont en grève, le journaliste Bertin Metsengue craint une récupération politique de ces revendications corporatistes par des opposants sans repère.
Une bonne franche des Enseignants est en grève depuis bientôt 2 semaines. Celle-ci dénonce les mauvais traitements dont les enseignants sont victimes dans la poursuite de leur carrière. Les responsables ministériels en charge de ce pan de la société ne poussent t'ils pas les seigneurs de la craie aux mains des " vautours " ?
Cela fait des jours que plusieurs syndicats d'enseignants du primaire et du secondaire sont en grève. Ils revendiquent les mauvaises conditions de travail dont ils sont victimes dans l'exercice de leur fonction. Entre autre mauvaise condition :
- processus d'intégration très long . Les enseignants font parfois 1 voir 2 ans après leur premier affectation sans salaire mais obligé d'aller dans leur lieu d'affection sans bien savoir comment ceux ci vont s'y prendre pour survivre .
- quand bien même ils parviennent à avoir leur intégration, leur rappel leur est donné en plusieurs tranches.
- les avancements et autres primes ne sont pas automatiques. Ils ont besoin de négocier avec les gestionnaires disent il . Chose qui pour beaucoup fait l'objet des poches de corruption.
Pour ne citer que ces récriminations légitimes.
Cette catégorie de l'échelle sociale s'étonne du pourquoi un traitement à vitesse variable avec les fonctionnaires de police , les administrateurs ou les magistrats sortis de l'Enam pourtant tous sont des agents de l'État. Faut même rappeler que la Fonction Publique du pays classe les enseignants du secondaire et les Magistrats à la tête des agents de l'État les mieux payés dont la catégorie de classement est A2 et l'indice de début de carrière 530.
Pourquoi l'Enseignant se sent lésé?
Du point de vue conforme , l'État du Cameroun paie mieux l'Enseignant et le magistrat que les autres corps de métier de la fonction publique. Ils sont donc les deux corps les plus privilégiés du point de vue salaire. Seulement, on a plus l'impression que l'Enseignant est celui-là qui n'est pas très épanoui à bien observer . Ces difficultés naissent du fait qu'il n'ait pas suffisamment d'avantages mais les avantages dont il est question ici peuvent être assimilée à des prérogatives favorables aux versements des pots de vin .
Comme cela peut-être le cas dans d'autres corps de la fonction publique. Le Cameroun se bat contre cette gangrène qu'est la corruption et le premier qui devrait le comprendre c'est l'Enseignant. Il ne saurait donc lui même brandir cette tare comme un avantage à présenter comme preuve de son abandon .
Si c'est Automatique à l'Enam à l'ENS ça doit aussi l'être !
S'il est vrai que la demande en administrateurs et magistrats ou auditeurs de justice est moins importante au Cameroun que la demande en enseignant, il n'en demeure pas moins que tous ceux ci sont des agents de l'État. Ils doivent donc avoir des traitements harmonisés chez leur employeur qui est l'État. Cela est difficilement acceptable d'expliquer à un enseignant qu'on affecte dans une zone enclavée de ne pas jouir rapidement de son salaire alors qu'un magistrat de la même catégorie que lui a son salaire dès sa sortie de l'École et est bien encadré par son employeur. Cela est une injustice que l'Etat devrait rapidement corriger qui à ne plus intégrer de façon automatique tous les recrus de ses écoles de formation et de procéder à un concours d'intégration à la fonction publique et dès que ceux-ci sont admis, ils doivent être rapidement pris en solde comme c'est le cas avec les autres corps de Métiers.
Attention à l'Instrumentalisation de l' OTS !
Au Cameroun, les revendications corporatistes sont du pain béni pour les partis politiques populistes dont les sièges sont sur les plateaux de télévision et de radio. Après la déculottée de la CAN parce qu'il faut le dire , être de l'opposition au Cameroun c'est célébrer tout ce qui ne marche pas ou alors soutenir ceux des acteurs qui sont susceptibles de provoquer le chaos . Voilà pourquoi ceux ci ont fait de la crise anglophone leur fond de commerce politique. Ils en sont même à célébrer les financiers et à trouver en eux des héros de la " libération ".
Ils ont créé des concept du genre CANGATE , et réussi à insufler au sein de l'opinion l'idée des détournements massifs autour de l'organisation de la CAN mais à aucun moment ceux-ci n'ont jamais eu la moindre preuve de leur affabulation. La CAN devenue un succès dans l'organisation les a foudroyé tel l'eau bénite qui dilue un mauvais esprit . Ne sachant comment rebondir tentent d'instrumentaliser les mouvements de revendication des enseignants baptisé " OTS "
On voit certains sortir des bois pour faire de la récupération et tenter d'instrumentaliser certains leaders corporatistes. C'est le lieu d'exhorter ces leaders à ne pas se laisser berner par ces vautours politiques qui voient un autre agenda dans ces revendications purement corporatistes.