Cameroun: un ancien Directeur de Jeune Afrique accusé de faits graves

Ananie Rabier Bindzi

Mon, 15 May 2023 Source: www.camerounweb.com

Ananie Rabier Bindzi est au cœur de très vives polémiques, depuis qu'il a tenu des propos jugés très tribalistes, et s'en est pris au professeur Maurice Kamto, il y a quelques jours. Les propos de l'ancien directeur de Jeune Afrique a suscité la réaction de Benjamin Zebaze. Il répond à son "ami" dans la tribune ci-dessous.



"On ne peut être affirmatif même s'il faut reconnaître qu'il souffre de plusieurs maux dont l'égocentrisme et "l"antibamiletisme" ne sont pas les moindres.

On m'a rapporté ce qu'il a dit, sur 3 chaînes de télévision, contre ma modeste personne: cela ne m'étonne pas car cet aîné et moi sommes des amis même si à chacune de nos rencontres, les personnes présentes ont l'impression que cela va se terminer aux coups de poings tant notre vision pour ce pays diverge.

COMMENT UN TEL TRIBALISTE PEUT IL ETRE MON AMI ?

Quand je dis ami, c'est réellement un car quand j'allais bien, on se retrouvait chez lui pour s'insulter longuement et partager un repas ensuite.

Mais, je me suis toujours demandé comment un tel anti Bamiléké pouvait avoir de bonnes relations avec moi.

Après de très nombreuses années, je crois avoir trouvé une explication : ma mère étant Bakoko et Bassa, je ne suis pas tout à fait "mauvais" aux yeux de cet homme qui parle parfaitement les langues de ma mère.

UN HOMME QUI A BEAUCOUP VU ET VOYAGE

Bien qu'il prenne beaucoup de libertés avec la réalité, c'est un homme qui a beaucoup voyage et rencontré de grands hommes.

Peu d'entre nous ont eu la chance de rencontrer le leader chinois Mao Tse Toung, le ghaneen Krumah, le gabonais Omar Bongo, les principaux leaders de la guerre d'indépendance au Cameroun...

Il était réellement proche de Bongo, l'ancien président gabonais. J'ai personnellement vu une voiture de la présidence gabonaise à son domicile.

De son poste de direction au journal Jeune Afrique au sommet de sa gloire, il a vu beaucoup de choses.

UN HOMME QUI SERT LE RÉGIME SANS LE SERVIR TOUT EN LE SERVANT

Il faudrait procéder à une analyse psychologique poussée de ce personnage pour comprendre la profondeur de la mission qu'il s'est assigné.

Ce qu'on constate, c'est qu'il détourne ce qu'il sait pour dénigrer l'action d'Ahmadou Ahidjo; détruire l'image des Bamiléké qu'il excecre, afin de promouvoir celle de Paul Biya et son regime dont il ne désespère pas un jour d'entrer dans la galaxie.

FRANÇOISE FONING; LE MINISTRE GREGOIRE OWONA; RABIER BINDZI ET MOI

C’est un cas typique où sa fourberie apparait en "plein jour": il "adultère" un fait réel uniquement dans l'intention de me nuire.

En début des années 1990, le pays est à feu et à sang à cause des villes mortes consécutives au refus d'organiser une "Conférence nationale souveraine".

Les organisateurs de ces villes mortes savaient qu'ils pouvaient compter sur moi pour imprimer leurs tracts: c'était un très bon moyen de communication en l'absence des réseaux sociaux comme aujourd'hui.

Un après midi, quelqu'un force la porte de mon bureau comme un ouragan: c'est ma tante Françoise Foning accompagnée du ministre Grégoire Owona et ... Anani RABIER BINDZI.

Bindzi m'explique que lorsqu'il a su que Grégoire Owona venait me voir, il a décidé de l'accompagner pour me dire bonjour.

Françoise Foning, qui n'avait pas du temps à perdre avec du bla bla, va droit au but: elle veut en urgence des tracts pour défendre le Rdpc à Douala car la situation est grave.

Je lui réponds que ce n'est pas possible car si j'essaye, elle devra m'enterrer dans les jours qui suivent tant la tension est forte dans le pays et les actes de violence s'accumulent.

Le ministre Owona enchaîne : " j ai dit à Françoise que tu ne pouvais pas car tu es trop engagé pour l'opposition".

Après de nombreux échanges, on se sépare.

POURQUOI J'EN PARLE A PIUS NJAWE ?

Dès qu'ils sortent de mon bureau, je fonce au journal Le Messager pour rendre compte à Pius Njawe. Je sais qu'avec les indics qui pullulent, un tel épisode ne va pas rester confidentiel.

Le lendemain, le journal "le Messager" mentionne cette visite: Bindzi ne m'en a jamais pardonné arguant qu'il n'était venu que me saluer et non pour soutenir le régime : ai je jamais dit le contraire ? Quoi que..."



Auteur: www.camerounweb.com