Les gros porteurs sèment à nouveau insécurité et gênent sur la voie publique à Douala.
Bilan macabre que celui des gros porteurs sur les routes de Douala au cours du mois de janvier qui vient de s’achever. Quatre morts et plusieurs blessés dans la nuit du 27 au 28 dans la zone de « Village », au cours d’un accident dont le scénario ferait penser au film « Destination finale ».
Une cargaison mal arrimée, des pièces de bois débité qui se détachent et écrasent purement et simplement quelques piétons alentour. Une dizaine de jours plus tôt, un autre gros porteur a fait trois morts au quartier Yassa de façon tout aussi choquante : étant visiblement hors contrôle, le camion a percuté un petit car, qui lui est allé « balayer » trois personnes.
« Depuis le début de l’année ils font mal ! », relève, mi-dépité, mi-effrayé, Serge Roland Hanko, chauffeur de taxi dans la capitale économique. Il se rappelle, comme beaucoup dans la ville, de drames similaires survenus l’année dernière. Notamment de ce container tombé sur un pick-up (au quartier Logpom) qu’il a écrasé, le couple qui était à bord compris.
D’autres exemples sanglants ont meublé la chronique des faits divers en leur temps… De là à penser que la menace est permanente, il n’y a qu’un pas que nombre de citadins franchissent. Surtout quand sur des axes comme Camp Yabassi-Mboppi, ou au carrefour Ndokoti, de gros porteurs passent régulièrement, côtoyant des motos-taximen peu réputés pour leur prudence, ou des piétons vulnérables à souhait.
En dehors des accidents, les gros porteurs s’illustrent aussi dans les pannes, sources de bouchons dans une ville de Douala qui n’en a vraiment pas besoin, elle qui est en plein chantier. La menace des sabots posés par les autorités municipales ne semble pas persuader les propriétaires de camions de veiller à leur bon état. De fait, alors qu’il était conduit au Gmi, le camion dont une partie de la cargaison a fait des morts à « Village » est… tombé en panne à l’entrée de cette unité ! Encombrant une des voies qui conduit à l’espace portuaire.
Samedi dernier, en route sur la sortie Est de la ville, la jeune Béatrice D., diplômée de management, ne savait plus où se mettre en raison des pertes de temps dues à des pannes de camion. Deux consécutives sur son trajet, assure-t-elle. « Un camion-plateau était en panne au niveau de « Village ». Nous sommes restés plus d’une heure dans ce bouchon : il était garé en pleine voie, alors qu’à ce niveau, en raison des travaux, la route n’est pas libérée sur toute sa largeur », explique la dame. Après cette épreuve de patience, une autre les attendait, sous la forme d’un grumier immobilisé sur le « Pont noir ». Au passage, il avait froissé un taxi qui gisait là, meublant le décor.
Les autorités locales, qui reconnaissent qu’il y a un réel souci, annoncent de nouvelles dispositions, à la mesure du problème. Voyons ça.