Centralisation et centralisme: les sources de la crise anglophone

Les racines du problème anglophone résident dans une réunification mal organisée, fondée sur la centralisation et l'assimilation, ainsi que sur la marginalisation économique et administrative.

Les anglophones ont formé des mouvements et des associations pour résister à leur assimilation. En 1994, ils protestèrent en vain lorsque le gouvernement, sous la pression du Fonds monétaire international (FMI), annonça la privatisation de la Cameroon Development Corporation (CDC), qui jouait un rôle économique et social majeur dans la partie anglophone du pays. La même année, le gouvernement a normalisé les systèmes éducatifs anglophone et francophone, ce qui a provoqué une forte résistance de la part des syndicats d'enseignants et des parents d'élèves. Il a finalement créé un Conseil général indépendant d'éducation par décret présidentiel.

L'unification a laissé les anglophones avec le sentiment que leur territoire était en déclin économique, car elle entraînait la centralisation et / ou le démantèlement des structures économiques du Cameroun occidental, comme le West Cameroon Marketing Board, la Cameroon Bank et Powercam, ainsi que l'abandon de plusieurs projets, dont le port de Limbé, et les aéroports de Bamenda et de Tiko, avec des investissements dans la partie francophone du pays.

En particulier, l'unification a laissé l'impression d'un recul démocratique, d'une assimilation culturelle et d'une dégradation du statut politique.