Ces paresseux au service de la Nation

Fri, 9 Oct 2015 Source: Marcel Hervé Zanga

A scruter l’administration camerounaise de loin, on semble apercevoir des lueurs de travail. En s’y rapprochant, un constat très amer et très déplaisant se dégage. Travaille-t-on assez au Cameroun ? Respecte-t-on le temps de travail au Cameroun ?

Peut-on prétendre être émergent à l’horizon 2035 si on met au viseur le travail exécuté au sein de notre administration ? Voilà une équation qui démontre à suffisance que l’administration camerounaise est en récréation tout le temps.

Analysons les douze mois de l’année. Au mois de janvier, on compte 9 jours de repos (8 jours des week-ends plus un jour férié). Au mois de février, on compte 11 jours de repos (8 jours des week-ends plus 3 jours fériés). Au mois de mars, on compte 8 jours (weekends). Au mois de mai, on compte 12 jours (8 jours des week-ends plus 4 jours fériés). Au mois de juin, on compte 9 jours (8 jours des week-ends plus un jour férié). Au mois de juillet, on compte 8 jours (week-ends).

Au mois d’aout, on compte 11 jours (8 jours des week-ends plus 3 jours fériés). Au mois de septembre, on compte 8 jours (week-ends). Au mois d’octobre, on compte 8 jours (weekends). Au mois de novembre, 10 jours (8 jours des weekends plus 2 jours fériés). Décembre, 10 jours (8 jours des week-ends plus 2 jours fériés). Soit un décompte total de 114 jours de repos.

Multiplions 114 par 24 heures, on obtient 2.736 h de repos ; sachant qu’une année comporte 365 jours soustrayons les 114 jours de repos de l’administration camerounaise dans 365 jours : 365 J-114j, on obtient 251 jours, synonyme du nombre de jours de travail au Cameroun.

En multipliant 251 jours par 24h, on obtient 6.024 heures de travail. Mais sachant qu’on ne travaille qu’une demi-journée au Cameroun, divisons 6.024 heures par 2, on obtient 3.012 heures qui sont égales à 125 jours de travail. Très étonnant : sur 365 jours, on ne travaille que 125 jours au Cameroun, mais on nous brandit l’émergence.

Sachant que nos ministres, directeurs généraux, gouverneurs, préfets, sous-préfets et autres auxiliaires d’administration arrivent dans leurs bureaux après 9h, on le dira sans ambages, le Cameroun est une administration du repos où la paresse et le laxisme sont les mots d’ordre de gestion.

Aucun secteur n’est épargné, le mal est profond.

Evitons de masquer Boko Haram en disant BH. N’oublions pas que tout petit, on appelait la bouillie et le haricot BH. Cessons d’être gentils pour produire dans les cerveaux de vos concitoyens une masturbation intellectuelle.

Soyons vrais. Craignez un peuple qui subit sans mot dire qu’un peuple qui jacasse à tout moment, l’équation de la paresse et du laxisme est palpable au Cameroun.

Pour palier à cette faille, évitons de régler les problèmes de fond avec les solutions de surface.

Auteur: Marcel Hervé Zanga