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Chronique des faits de societe: La meilleure petite

Tue, 18 Aug 2015 Source: Gilbert Tsala Ekani

Les jeunes gens d’aujourd’hui savent parler dru, parfois cru. Ils disent sans façon que «la meilleure petite est celle qui libère». Entendez que cette petite ne vous fait pas languir pour vous offrir ce qu’elle a de plus cher, elle-même.

Dès le premier salut adressé à une jeune fille, un jeune homme ne cache pas ses idées libidineuses. Il ne cache pas non plus un regard concupiscent qui déshabille littéralement la belle et rêve d’aller «concrétiser cela» dans la première auberge du coin ou même dans n’importe quel buisson.

Oui, il y a de jeunes gens de plus en plus goinfres au point de ne pas perdre du temps à séduire une femme par le verbe et les fleurs. Du reste, de très nombreuses femmes se disent scandalisées qu’on ose leur offrir des fleurs ou des poèmes. C’est ça qu’on mange, demandent-elles l’oeil mauvais.

Elles ont inversé la formule qui devient donc «le meilleur petit est celui qui libère». Sous-entendu, celui qui libère le fric. Oui, le vrai fric, pas les piécettes de 100F ou de 500F, les gros billets, le genre qui achète de vrais téléphones, qui achète de vraies robes, qui permet de bien se coiffer, de faire tout cela et même parfois d’acheter une belle petite voiture.

Donc les jeunes de maintenant sont d’accord: il faut que l’autre camp libère quelque chose. Du coup les relations entre filles et garçons ressemblent plus à un marché mondial, une bourse des valeurs où l’argent est roi. On est souvent dans le faux-semblant. On donne l’impression que l’argent n’est rien et pourtant… C’est beaucoup moins hypocrite chez les filles de joie et cela perd moins de temps.

Autrefois, séduire une femme était une oeuvre d’art. Il y avait l’approche, les petites attentions, les petits cadeaux, les rendez-vous dans les endroits les plus inattendus. On faisait languir- un peu- le soupirant pour être plus désirable.

La fille ou la femme se faisait dorloter, pouponner, elle était hissée sur un trône. C’était tellement bien fait qu’elle était prête à croire qu’elle était la plus belle femme du monde. Le séducteur savait y faire et quand il arrivait au but suprême, c’était un grand moment d’extase.

Rien à voir avec ces étreintes à la va vite, oubliées dès qu’on a achevé de «faire ça». Oui, la meilleure petite libère, elle libère vite et à tant de gens qu’au final elle devient une libératrice professionnelle, une fille de joie en somme. Quoi qu’en disent certaines femmes, quoi qu’en pensent les homos, la femme est un être exceptionnel dont la beauté mérite d’être saluée avec plus de délicatesse. Je sais qu’on me traite déjà de vieux jeu, n’ayant rien compris à la civilisation d’internet où tout va si vite.

À telle enseigne qu’il reste à «faire ces choses» d’un simple clic d’ordinateur. Ah, le bon vieux temps ! Le temps où on fredonnait des airs langoureux à la belle en osant à peine caresser ses cheveux.

Aujourd’hui, il y a des danses lubriques qui ne cachent plus rien de ce qui devrait se faire à deux, il y a des «DVD» agressifs, des strings complaisamment offerts au point qu’on ne rêve que de passer à l’acte, des jupes si courtes qu’elles ne cachent rien. Faut-il s’en réjouir ?

Auteur: Gilbert Tsala Ekani