Clashs entre activistes camerounais sur la toile, Biya se frotte les mains

Pal Biya Sourire Echarpe Paul Biya au pouvoir de plus de 35ans

Thu, 5 Apr 2018 Source: Abdelaziz Moundé Njimbam

Comme disait l'artiste, bagarrons sans déchirer les habits. Le rythme est bon, très bon même, comme celui des danseurs frénétiques de pinguiss. Continuons les batailles, les révélations, la guerre des égos, les discours et les photos à la Popol, les dénigrements et cette belle course dans le sac du " leadership, celle des Lekunze des défaites électorales et politiques :

- Christophe Junior Zogo accuse Boris Bertolt d'avoir perçu l'argent de Belinga Eboutou,

- le Père Lado tire sur les activistes qui auraient " mangé ",

- Le Ndem contre le Manidem,

- les pères fondateurs du CPP aux trousses de Kah Walla,

- Les Kamtotos contre les Cabris,

- Le débat sur des programmes comme celui proposé par Bernard Njongang, la plateforme panafricaine, etc qui est noyé dans la bière...

- Les anciens du Camdiac qui proposent " l'union sacrée " autour de Paul Biya après des rumeurs sur un intérêt du président pour une idée de barrage dans leur village

- Tomaino Ndam Njoya sur sa lancée...de chevalet à l'Assemblée

- Le SDF et sa danse Bafia des sénatoriales

- Le Cameroon Diaspora Forum qui se meurt avant de naître

- Maboula, homme de première main de la plateforme Now, désavoué par ses conseillers municipaux à Yabassi, préfigurant peut-être une défaite aux prochaines municipales

- Les secessionnistes contre Agbor Balla ou Akéré Muna. Your head now...

- Mbembe shooté au bazooka par nos très grands écrivains

- le chassement ne sachant pas " chacher "...

- Nganang contre Osih et sa " double nationalité ". C'est du bon chocolat suisse pour ce pouvoir qui va, très nyangalement, reprendre un bail, en octobre pour sept ans. La lourde peine !

Bientôt en juin, si le maître des horloges veut bien, dans son absolutisme organiser les élections à temps, le RDPC aura sa confortable majorité au Parlement, ayant complété son trop plein de sénateurs élus et nommés, par l'entrée massive de nouveaux députés du parti du 24 mars 1985 à Bamenda.

Ce sera avant la présidentielle où le score de " l'opposition " comptera moins que les millions des fonds versés pour la campagne. On se contentera du score honorable des " jeunes " candidats ou de la percée d'un tel ou d'un autre, au milieu de 1000 candidats, arrivé 2e derrière Paul Biya avec 10 ou 5 %. Tout ça pour ça...

Lors de l'investiture à l'Assemblée, les militants du R...chanteront " Paul Biya, encore 100 ans ". De quoi établir un autre record, ce souhait nous renvoyant à une fin de présidence à 185 ans. Ce sera le parti le plus heureux au monde, celui qui n'a pas besoin de faire campagne au milieu de forces dispersées comme des grains de riz versés au sol.

Dans les rues, l'on se souviendra, peut-être, des paroles de Lapiro de Mbanga. Car, pour le peuple, ça restera : O Mimba Wi. Pensez enfin à nous. Comme pour dire que sans dénominateur commun, sans stratégie commune, sans plateforme et un consensus autour d'une vraie et profonde transition, assortis de points de réformes précis, des questions qu'on aurait pu régler il y'a trois ou quatre ans, le cauchemar de ce peuple sera sanctifié.

Encore un gachis. Encore le rêve des Pères de l'Indépendance mué en cauchemar. Encore des espoirs qui s'évaporent. Encore le sacrifice de milliers de Camerounais trahi. Encore des années, des decennies à recommencer...

On sait les Camerounais résilients. Intelligents aussi. Peut-être qu'il n'est pas tard, d'une part d'être lucide sur la situation et d'autre part, d'organiser pour le futur, les Etats généraux de l'Opposition au Cameroun. Ce sera bon pour notre démocratie en construction, mais aussi pour l'avenir !

Auteur: Abdelaziz Moundé Njimbam