C’est « notre comme ça », nous sommes un peuple de suiveurs comme des moutons des panurges. Nous sommes si prompts à adhérer massivement à la première information sans aucun esprit critique, sans aucun instant de détachement pour appréhender de quoi il en retourne à la fin. Disons-nous le clairement : il n’y a aucun fait, aucune réalité qu’il faut y souscrire sans avoir un regard sur les tenants et les aboutissants. Il ne faut pas le nier, nous sommes un peuple qui a la démangeaison d’écouter des choses agréables. Ce faisant, nous nous sommes donné une foule de docteurs et d’enseignants qui ne comprennent pas toujours ce qu’ils disent ou soutiennent. Là n’est pas ce qui nous importe. L’essentiel est qu’ils disent des choses toujours un peu plus hardies, même si elles sont invraisemblables, pourvu que nous soyons excités à les entendre ou à les écouter. Cette réalité est d’autant décapante que cela traîne dans la durée, les mêmes faits reviennent et nous succombons à la même dérive comme les poissons qui avalent l’appât avec l’hameçon, sans jamais tirer les leçons de leur capture. Nous sommes de ce fait si prompts à nous tromper ou à nous laisser berner en masse. Et nous tombons dans la nasse comme des poissons, les uns après les autres. Ceux d’entre nous qui sont affranchis de cette tyrannie de nos habitus, l’expliquent de manière triviale, mais non sans pertinence : « si on vous explique le Cameroun et que vous le comprenez, c’est qu’on vous a mal expliqué ». Autant dire que nous sommes une conglomération de communautés, nombrilistes et aveuglement attachés à nos convictions villageoises ou sectaires, au détriment de l’affirmation sublime de notre nationalité. Le monde nous comprend péniblement en tant que Nation parce que précisément nous sommes encore englués dans les considérations physiologiquement puériles qui entravent notre élévation vers les cimes de l’épanouissement de notre camerounité. C’est donc là la première piste de notre critère suivisme moutonnier. Voulez-vous des exemples pour vous en convaincre ? Tenez ! Je m’en tiens à une actualité, avec l’affaire Martinez Zogo qui piétine. Observez la réaction des Camerounais autour de cette affaire. Très peu, j’insiste là-dessus, réagissent parce qu’ils sont révulsés par la manière dont le journaliste a été assassiné. Beaucoup ne se sont pas mis à la place du défunt, pour fonder leur révolte face à ce crime odieux qui pouvait s’abattre sur eux. Sans cœur meurtri par le modus operandi de cet assassinat, nous montons allègrement au créneau pour nous agiter comme le feuillage d’un arbre au passage du vent. Et dans ce sens, nous réagissons non pas pour exprimer le ras le bol d’une situation inacceptable et répugnante, mais surtout pour mettre à mal les positions d’un autre qui ne partagerait pas notre proximité primaire. Alors que les premières enquêtes livrent les noms des suspects, la réaction des Camerounais est plus difficilement compréhensible. Alors que l’on se serait attendu à un tollé général suivi d’un appel populaire tenace pour que la lumière soit faite sur cette affaire, les antagonismes naissent sur des broutilles, neutralisant au passage la synchronisation vers un appel à toute la lumière sur l’assassinat infâme du journaliste. Il y en a même qui sont allés jusqu’à prétendre en mondovision qu’il n’était pas journaliste comme si cela explicitait tout le supplice, la barbarie avec laquelle on lui avait ôté la vie. Et devant une telle sortie de piste, il ne manque pas de Camerounais à les suivre dans cette perdition. Il a suffi aussi aux lendemains de cet assassinat immonde que sur la toile s’enflamme de déclarations les plus incendiaires, aussi hasardeuses les unes que les autres et on a ipso facto des Camerounais en masse, fondre dans la crédulité à tout vent. Dans cet élan de suivisme, quand est-ce que nous prendrons en considération la défense du droit, de l’éthique, de manière impersonnelle ? Martinez Zogo n’est pas le Zoko de la Lékié ou des Ekang seulement! C’est le Zogo du Cameroun dont son assassinat interpelle tous les citoyens de ce pays, dont chaque citoyen devrait demander toute la lumière sur l’affaire sans aucune considération politique ou communautaire. Ce faisant, nous aurons pris un grade dans notre consécration en tant que Nation, en tant que le peuple du Cameroun, dont la voix est écoutée et respectée à travers le monde.
C’est « notre comme ça », nous sommes un peuple de suiveurs comme des moutons des panurges. Nous sommes si prompts à adhérer massivement à la première information sans aucun esprit critique, sans aucun instant de détachement pour appréhender de quoi il en retourne à la fin. Disons-nous le clairement : il n’y a aucun fait, aucune réalité qu’il faut y souscrire sans avoir un regard sur les tenants et les aboutissants. Il ne faut pas le nier, nous sommes un peuple qui a la démangeaison d’écouter des choses agréables. Ce faisant, nous nous sommes donné une foule de docteurs et d’enseignants qui ne comprennent pas toujours ce qu’ils disent ou soutiennent. Là n’est pas ce qui nous importe. L’essentiel est qu’ils disent des choses toujours un peu plus hardies, même si elles sont invraisemblables, pourvu que nous soyons excités à les entendre ou à les écouter. Cette réalité est d’autant décapante que cela traîne dans la durée, les mêmes faits reviennent et nous succombons à la même dérive comme les poissons qui avalent l’appât avec l’hameçon, sans jamais tirer les leçons de leur capture. Nous sommes de ce fait si prompts à nous tromper ou à nous laisser berner en masse. Et nous tombons dans la nasse comme des poissons, les uns après les autres. Ceux d’entre nous qui sont affranchis de cette tyrannie de nos habitus, l’expliquent de manière triviale, mais non sans pertinence : « si on vous explique le Cameroun et que vous le comprenez, c’est qu’on vous a mal expliqué ». Autant dire que nous sommes une conglomération de communautés, nombrilistes et aveuglement attachés à nos convictions villageoises ou sectaires, au détriment de l’affirmation sublime de notre nationalité. Le monde nous comprend péniblement en tant que Nation parce que précisément nous sommes encore englués dans les considérations physiologiquement puériles qui entravent notre élévation vers les cimes de l’épanouissement de notre camerounité. C’est donc là la première piste de notre critère suivisme moutonnier. Voulez-vous des exemples pour vous en convaincre ? Tenez ! Je m’en tiens à une actualité, avec l’affaire Martinez Zogo qui piétine. Observez la réaction des Camerounais autour de cette affaire. Très peu, j’insiste là-dessus, réagissent parce qu’ils sont révulsés par la manière dont le journaliste a été assassiné. Beaucoup ne se sont pas mis à la place du défunt, pour fonder leur révolte face à ce crime odieux qui pouvait s’abattre sur eux. Sans cœur meurtri par le modus operandi de cet assassinat, nous montons allègrement au créneau pour nous agiter comme le feuillage d’un arbre au passage du vent. Et dans ce sens, nous réagissons non pas pour exprimer le ras le bol d’une situation inacceptable et répugnante, mais surtout pour mettre à mal les positions d’un autre qui ne partagerait pas notre proximité primaire. Alors que les premières enquêtes livrent les noms des suspects, la réaction des Camerounais est plus difficilement compréhensible. Alors que l’on se serait attendu à un tollé général suivi d’un appel populaire tenace pour que la lumière soit faite sur cette affaire, les antagonismes naissent sur des broutilles, neutralisant au passage la synchronisation vers un appel à toute la lumière sur l’assassinat infâme du journaliste. Il y en a même qui sont allés jusqu’à prétendre en mondovision qu’il n’était pas journaliste comme si cela explicitait tout le supplice, la barbarie avec laquelle on lui avait ôté la vie. Et devant une telle sortie de piste, il ne manque pas de Camerounais à les suivre dans cette perdition. Il a suffi aussi aux lendemains de cet assassinat immonde que sur la toile s’enflamme de déclarations les plus incendiaires, aussi hasardeuses les unes que les autres et on a ipso facto des Camerounais en masse, fondre dans la crédulité à tout vent. Dans cet élan de suivisme, quand est-ce que nous prendrons en considération la défense du droit, de l’éthique, de manière impersonnelle ? Martinez Zogo n’est pas le Zoko de la Lékié ou des Ekang seulement! C’est le Zogo du Cameroun dont son assassinat interpelle tous les citoyens de ce pays, dont chaque citoyen devrait demander toute la lumière sur l’affaire sans aucune considération politique ou communautaire. Ce faisant, nous aurons pris un grade dans notre consécration en tant que Nation, en tant que le peuple du Cameroun, dont la voix est écoutée et respectée à travers le monde.