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Comment le mobile étouffe les cybercafés à Bertoua

Cybercafés Un cybercafé vide

Mon, 15 Aug 2016 Source: Ange-Gabriel OLINGA B.

Entre les années 2000 et 2005, nombreux étaient ces jeunes qui faisaient la queue pour avoir accès à un ordinateur dans un cybercafé afin de consulter leurs messages et surfer sur internet. Mais depuis 2010, avec l´avènement des téléphones intelligents nommés « Smartphones et de la 3G », les cybercafés n´ont plus la côte. Dans le chef-lieu de la région de l’Est, plusieurs de ces structures mettent la clé sous le paillasson.

Et pour cause, la fréquentation a considérablement baissé. « Cela fait cinq ans que je gère ce cyber. Avant, on faisait beaucoup de recettes. On avait une importante clientèle. Mais depuis quelques années, ce n’est plus le cas. Nos recettes ont chuté, parce que les clients se font de plus en plus rares », témoigne Francis Abanda, gérant d’un cybercafé à Bertoua. Les plus optimistes des détenteurs adaptent leurs services à la rare clientèle qui les fréquentent. Vente des ordinateurs, du matériel bureautique, saisie, scanning, impression des documents etc. Un cocktail important pour reconquérir une clientèle en pleine mutation. Franky Mevoua, 20 ans, est étudiant dans une université de la place.

Il fréquentait les cybers essentiellement pour télécharger et imprimer des documents. Son Smartphone est aujourd’hui son principal outil de communication et de travail : « Je ne me souviens plus de la dernière fois où je suis allé dans un cybercafé. Je me connecte toujours sur mon téléphone. C’est plus discret et je peux le faire partout tant que j’ai le réseau mobile et à des tarifs qui sont relativement à ma portée ». Messenger, Skype, WhatsApp, Viber sont autant de réseaux sociaux qui offrent aux utilisateurs la possibilité de discuter de façon instantanée depuis leurs téléphones portables. Pour cela, il suffit juste d´avoir une connexion internet mobile.

Étant désormais proposée par la majorité des opérateurs de la téléphonie mobile, celle-ci facilite davantage la mutation. Cette mutation amène à déserter les salles connectées pour surfer tranquillement dans sa chambre via son Smartphone. Les applications, les sites internet, les réseaux sociaux, toutes les possibilités sont à portée de main pour se connecter au monde extérieur depuis ses quatre murs. Par conséquent, l´internaute ne trouve plus l´intérêt de se rendre dans un cybercafé. Or, il y a quelques années, aller au cyber était comme un effet de mode à l’Est. C’était un phénomène nouveau. Tout le monde voulait découvrir. Pour un certain nombre, il s’agissait d’un outil de travail, les étudiants par exemple. Pour d’autres, surtout les jeunes, c’était un loisir. Les jeunes filles l’utilisaient pour trouver des compagnons en Europe.

Désintéressement

L’une des raisons de leur désamour pour les cybercafés est le coût abordable de l’internet mobile. La concurrence aidant, les différents opérateurs de téléphonie proposent des services de connexion 3G hebdomadaires, à des coûts variant entre 1000 et 15000 francs Cfa, selon l’opérateur de téléphonie, le temps ou le volume de connexion. Si pour 2 heures 30 minutes de connexion dans un cybercafé, il faut débourser au moins 500 francs Cfa, avec son téléphone mobile, c’est désormais 450 francs Cfa pour un forfait de 24 heures.

our Cyrille Mengolo, promoteur d’un cyber dans la même ville, « le cybercafé à lui tout seul n’est pratiquement plus rentable. Il faut absolument greffer une ou plusieurs activités à la principale. Certains, si je n’exagère à peine, reçoivent cinq clients par jour. Et pourtant, les charges sont bien là qui attendent ».

Auteur: Ange-Gabriel OLINGA B.