Comment les Chinois torturent les Camerounais avec la complicité des autorités locales

Boris Bertolt fait des révélations

Tue, 24 May 2022 Source: Boris Bertolt

C'est un nouveau coup que vient de lancer le journaliste Boris Bertolt. Il revient en détails sur la triste scène de la torture que subissent les Camerounais par les chinois.

Le journaliste indique également que les autorités locales seraient complices de ces actes. Voici son analyse.

COMMENT LES CHINOIS TORTURENT DES CAMEROUNAIS AVEC LA COMPLICITÉ DES AUTORITÉS LOCALES

Le Cameroun a l'obligation de protéger et de défendre ses citoyens, où qu'ils se trouvent, et notamment en cas de menace extérieure. C'est d'ailleurs l'une des missions assignées par Paul Biya, le chef de l'État, au ministre des Relations extérieures. Mais, la réalité est tout autre. De la part des Chinois résidant au Cameroun, il s'observe une explosion de violations des droits humains et autres graves abus subis par des Camerounais. Et le comble étant que c'est souvent avec la complicité de certaines autorités sans scrupules. Plusieurs fois, le journaliste Bernard Banda a rapporté et dénoncé des assassinats de Camerounais par des Chinois autour des sites miniers dans la région de l'Est, des crimes restés sans suite.

Dans leur mode opératoire, quand un Chinois ne réussit pas à éliminer physiquement un Camerounais à qui il a pourtant infliger, il s'arrange à l'envoyer en prison. Cas emblématique de ces atteintes aux droits de l'homme, l'ancien correspondant de l'agence de presse Chine nouvelle (Xinhua) Raphaël Mvogo temoigne que, licencié abusivement, il a été l'objet de menaces de mort et d'une tentative d'emprisonnement pour l'empêcher de rentrer dans ses droits qu'il continue de réclamer à son ex-employeur chinois. Le comble est que les exécutants sont des Camerounais contents de jouer ce rôle.

Pour défendre son compatriote, auteur du licenciement abusif de Raphaël Mvogo, l'ambassade de Chine n'a pas lésiné sur les moyens. Au groupe de gendarmerie territoriale de Yaoundé en charge de l'enquête sur les menaces de mort déclarées par le journaliste, deux émissaires ont été dépêchés pour tenter de stopper la procédure, déclarant ouvertement que : "Ce n'est pas bien d'entendre un Chinois sur procès-verbal". Le mis en cause lui-même va envoyer une longue lettre de cinq pages via WhatsApp au chef de cette unité, un officier supérieur de gendarmerie réputé intègre, pour lui faire savoir qu'il jouit d'un statut spécial, en référence à un document diplomatique (carte d'identité spéciale) à lui délivré par le ministère des Relations extérieures, qui l'exempte de déférer aux convocations. Mais la manœuvre de l'ambassade de Chine ayant échoué, le dossier transmis en justice donnera lieu à un procès pour lequel le Chinois accusé ne sera pas appelé à se présenter, faute de citation à comparaître.

" Récemment, dans le cadre de mon affaire contre Chine nouvelle, j'ai eu une rencontre avec une Chinoise opératrice économique installée à Yaoundé. Celle-ci m'a carrément dit : vous devez tout faire pour trouver une solution à votre problème. Quand je lui ai dit qu'il y a une instruction présidentielle concernant ledit litige, elle s'est simplement montrée amusée, comme si elle voulait me faire comprendre qu'il n'y a aucune chance pour que l'injonction du chef de l'État au ministre des Relations extérieures soit exécutée", nous confie Raphaël Mvogo.

Cette injonction de Paul Biya, le chef de l'État et chef de la diplomatie, à Lejeune Mbella Mbella, son ministre des Relations extérieures, date pour de février 2020, soit plus de deux ans! Bien auparavant en juillet 2019, il y a eu une correspondance de Galax Etoga, le secrétaire d'État à la Défense chargé de la gendarmerie, lui-même diplomate ayant d'ailleurs occupé les fonctions de directeur des affaires juridiques et des engagements internationaux de l'État au sein du ministère des Relations extérieures, recommandant au même ministre de faire procéder au paiement des droits de l'éminent journaliste camerounais, suite aux enquêtes menées par ses services concernant cette affaire.

Il a souvent été dit, le Cameroun tue lui-même ses propres talents et génies. Raphaël Mvogo est un monstre sacré du journaliste reçu avec les honneurs ailleurs, mais que des réseaux mafieux tapis au sein de l'appareil d'État et au service des intérêts étrangers s'emploient à vouloir détruire.

Son palmarès comporte des interviews exclusives avec de nombreux chefs d'État : Paul Kagame du Rwanda, Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire, Salva Kiir du Sud-Soudan, Faustin-Archange Touadera et Catherine Samba-Panza de Centrafrique, Ibrahim Boubacar Keita et Dioncounda Traoré du Mali, Alpha Condé de Guinée, Roch Marc Christian Kabore du Burkina Faso, Mahal Issoufou du Niger, Moncef Marzouki de Tunisie, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo etc. Il y a des prix Nobel, à l'instar de l'indonésien

Muhammad Yunus, le "père de la microfinance", Prix Nobel d'économie, les professeurs Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreurs du VIH, Prix Nobel de médecine. Sans oublier d'autres personnalités mondiales comme Antonio Guterres, actuel secrétaire général de l'ONU, Christine Lagarde, ex-DG du FMI et présidente actuelle de la Banque centrale européenne (BCE), Irina Bokova (ex-DG de l'UNESCO), Louise Mushikiwabo, ex-ministre rwandaise des Affaires étrangères et actuelle secrétaire générale de la Francophonie dont il est proche, tout comme il est s'agissant de l'actuelle secrétaire générale de la FIFA ou encore Michel Sidibé, ex-directeur exécutif de l'ONUSIDA. S'y ajoutent, les anciens Premiers ministres français Laurent Fabius et Michel Rocard, l'ancien chef de la diplomatie Bernard Kouchner, l'ancien Premier ministre belge et ancien commissaire européen Louis Michel et l'ancien chef de la diplomatie Karel de Gutch, etc.

Polyvalent, Raphaël Mvogo compte également des entretiens exclusifs avec des légendes du football, telles Roger Milla, Joseph Antoine Bell, George Weah, actuel président du Liberia, ou encore Rabah Madjer. Dans le monde de l'art et de la culture, il y a, pour la musique, son grand ami Manu Dibango dont il vécut les déboires à la CMC, Alpha Blondy, Papa Wemba, Koffi Olomidé, Salif Keita, Angélique Kidjo, Tiken Jah Fakoly, Jocelyn Beroard, Jacob Desvarieux, Jocelyn Labylle, Thierry Cham, etc. ; pour la mode, Pathé Ô, Alphady, etc.; pour la littérature, Mongo Beti, Ahmadou Kourouma, Calixte Beyala, Gaston Paul Effa, etc ; pour la caricature, Georges Wolinski, Plantu.

Il est temps pour que nos autorités comprennent que les vies des Camerounais comptent.

Auteur: Boris Bertolt