Comment les influenceurs ont mis le monde dans le pétrin

Diana Bouli   Plage Être dans un pétrin

Mon, 2 Jun 2025 Source: La coach blonde

On ne savait pas vraiment quel nom donner à ces nouveaux personnages : ils n’étaient ni chanteurs, ni stars de cinéma, ni sportifs, ni rien de tout ça. Mais vu l’engouement qu’ils suscitaient, on a fini par leur coller un titre : influenceurs.

Je comprends donc la frustration de monsieur Patrick Kamga Kegne, exprimée sur la page Afrik-Inform Awards lorsqu’il découvre que Valsero est nominé dans la catégorie « influenceur web ». Parce qu’aujourd’hui, quand on entend “influenceur”, l’image qui vient en tête, ce sont des garçons travestis et stupides, ou des femmes à la moralité bancale.

Mais si on remonte un peu le temps, les influenceurs, les vrais, étaient à l’image d’une Oprah : des figures capables, par un mot, de vous élever ou de vous briser. Ils avaient une idéologie solide, une vision claire, et surtout : un pouvoir réel d’influence.

Aujourd’hui, internet a bousculé les codes : toute personne ayant une audience devient automatiquement un influenceur. Et en vérité, l’influence existe à plusieurs niveaux : les pasteurs sont des influenceurs spirituels.

Les influenceuses modernes ? Des promotrices d’illusions. Les Valsero et consorts ? Des influenceurs politiques. Monsieur Kamga, il faut parfois savoir mettre de l’eau dans son vin et accepter que certaines époques sont derrière nous. Comme le disait Prévert : « Le temps des cerises ne reviendra pas ».

Internet a au moins eu le mérite de créer un monde où tout le monde se réunit, sans distinction, mais c’est aussi devenu un cimetière civilisationnel, où viennent mourir certaines conceptions moyenâgeuses. Et si vous êtes assez lucide pour vous indigner qu’on appelle « influenceur » des personnes qui, selon vous, mériteraient un autre titre, alors faites une chose utile : inventez un nouveau mot. Un mot à la hauteur de la respectabilité que vous leur prêtez.

Auteur: La coach blonde