Communiqué du Mouvement des Patriotes Camerounais (MPC)

Sat, 20 Jun 2015 Source: Sayë Mbouma Kohomm

Le Mouvement des Patriotes Camerounais (MPC), association à caractère politique créée le 19 juin 2010 à Paris par des patriotes camerounais conscients des enjeux cruciaux concernant l’avenir de leur pays, réunis en Convention spéciale sur proposition du président, après analyse de la situation qui prévaut dans leur pays, Ont arrêté ce qui suit pour communication du grand public :

Analyse politique de la situation

Tout Camerounais de bonne foi, homme ou femme sait que notre pays va mal. Depuis 1982, année de l’accession au pouvoir suprême de Mr. Paul Biya – à la faveur du départ volontaire de son prédécesseur Mr.

Ahmadou Ahidjo et après plus de 20 ans d’une carrière au sommet de l’État – , le Cameroun sombre de plus en plus dans une indicible déliquescence ; à cause d’une gestion calamiteuse des affaires publiques, d’une corruption généralisée et du triomphe de l’immoralité, le régime dit du « Renouveau » a précipité le Cameroun dans les bas-fonds d’un abîme sans limites.

Les maux dont souffre ce pays sont connus. Ils sont nombreux et multiformes. Leur nature est politique, économique, sociale et morale.

Au plan politique, les forfaitures se succèdent, la fourberie, le cynisme et la duplicité sont depuis longtemps, les méthodes d’action du chef de l’État camerounais. Non seulement il défait et refait les constitutions – il en existe deux – au gré de ses lubies, mais, de supercheries en mascarades, de manipulations en fraudes, de listes électorales truquées aux abstentions massives, aucune élection organisée jusqu’à présent au Cameroun n’a été honnête et transparente.

Nous sommes donc en présence d’un pouvoir exécutif et législatif illégitime. L’achat des consciences des populations en proie à la misère, le manque de sérieux de certains leaders de l’opposition auquel s’ajoute l’esbroufe d’aventuriers sans scrupules et d’opportunistes politiques peu soucieux de l’avenir de notre pays, conforte le régime dans sa tentation totalitaire.

Au plan économique, le pays est exsangue ! victime du pillage aggravé de ses ressources et des détournements massifs de fonds publics par une clique de dirigeants voyous, de la corruption d’une grande partie de ses élites organisées en une sorte de camarilla, de la braderie au profit des intérêts étrangers des pans entiers de ses secteurs stratégiques, de l’abandon de l’agriculture, de la destruction de ses forêts et de l’écosystème, de l’incapacité des multiples gouvernements à concevoir de manière cohérente, une politique économique de développement et de progrès social permettant le pays de sortir du marasme et du sous-développement chroniques dans lesquels il se trouve depuis des décennies.

Au plan social, la pauvreté et la misère dans lesquelles se débattent les populations ont atteint un degré insupportable ! Les manifestations de la faim de février 2008 – dans un pays à vocation agricole – réprimées dans le sang (plus de 200 morts tombés sous des balles des forces de répression), traduisent l’exaspération et le ras-le-bol des populations face à un régime qui massacre sans scrupules ses propres citoyens, voire, les laisse mourir à petit feu …

L’absence criante de structures sanitaires viables et d’une couverture médicale pour les classes populaires (les dirigeants et les fortunés ainsi que leurs familles se font tous soigner à l’étranger), le manque de réformes et de modernisation du système éducatif et l’inadéquation de celui relatif à la formation professionnelle, le chômage massif d’une jeunesse désœuvrée et abandonnée, le fait que l’appareil judiciaire soit sous la botte du pouvoir et demeure à la solde des puissants et des voleurs en col blanc, l’exacerbation du tribalisme et l’incompétence au sommet de l’État font du Cameroun, un pays en dérive qui sombre chaque jour davantage dans une décadence innommable et maintiennent 90 % des habitants dans une abyssale indigence.

Au plan de la moralité, quelle soit publique ou individuelle, du côté des dirigeants, des élites ou des simples gens, c’est le comble de l’abjection ! Dépravation des mœurs à outrance, concupiscence nauséabonde, destruction des valeurs et des repères sociaux qui construisaient naguère la personnalité de chacun, fondant ainsi son ancrage dans la société, ont littéralement explosées à cause des comportements infrahumains des tenants du régime de Paul Biya.

Malgré de multiples opérations de communication à grands frais pour donner une image qui n’a rien à voir avec la réalité de son régime et des efforts déployés par des laudateurs de service, le Cameroun est considéré aujourd’hui à travers le monde, comme un grand « bordel » à ciel ouvert !

Un bateau ivre sans capitaine à bord, un pays en déshérence… A cette déliquescence vient s’ajouter l’agression islamiste de Boko Haram, qui semble mieux organisé que les Armées nationales qui la combattent et tient tête à une coalition de cinq Armées nationales ; qui devraient théoriquement être plus équipées et plus aguerries qu’une bande d’illuminés fanatisés.

Notamment, celle de notre pays, si vaillante mais mal équipée et mal préparée aux situations de guerre, faute de manœuvres militaires périodiques – lesquelles préparent une armée à toutes éventualités – et où là encore, la politique ubuesque et versatile du pouvoir en place a entretenu de manière dangereuse des divisions insensées !

Les difficultés que rencontre l’Armée camerounaise pour anéantir et éradiquer la menace terroriste de Boko Haram sont le résultat de l’incompétence et de la nullité des dirigeants camerounais qui ont voulu d’abord fuir l’affrontement avant de s’y résoudre piteusement malgré eux !

Plus de 30 ans d’un régime corrompu ont détruit l’âme des Camerounais jadis dignes et courageux ; alors que, - et quelle performance ! – vingt quatre ans de dictature d’Ahmadou Ahidjo, son prédécesseur, n’avaient pas réussi à aliéner l’esprit des populations. Malgré l’absence de libertés publiques, la mystique de l’Unité nationale chère à l’ancien chef de l’État, avait commencé à poser les bases pour l’émergence d’une conscience nationale et la fierté d’être Camerounais.

Ce n’est pas à l’écrasante majorité de nos compatriotes qui vivent dans leur chair au quotidien les difficultés de cette dramatique situation à qui nous apprenons cet état de fait. Ce serait comme remuer le couteau dans les plaies. Que non !

Le rappel de cette déplorable réalité n’a pour but que de nous inciter à nous ressaisir, à prendre conscience que tout citoyen d’un pays a une part de responsabilité dans la manière dont tous les citoyens doivent vivre ensemble. Cette responsabilité est la manifestation et l’expression politique d’un peuple â sur un territoire défini comme entité géopolitique.

Cette exigence implique des devoirs – le premier étant l’engagement pour la Cause commune – dont on ne pourrait s’en exonérer sous peine de perdre sa qualité de citoyen – avant de chercher à bénéficier des droits – bien légitimes – inhérents à la dite qualité.

S’agissant de notre pays, le Cameroun, ce cher et beau héritage que nous ont légué nos ancêtres, pour lequel nos héros ont donné leurs vies, cette Patrie de UM NYOBE Ruben, MOUMIÉ Félix, OUANDIÉ Ernest, OSSENDÈ AFANA, celle de ceux qui les ont précédés au panthéon du martyrologe national : DUALA MANGA-BELL Rudolf, SAMBA Paul-Martin, chef MADOLA etc., notre impérieux devoir est de le sauver du naufrage auquel il semble condamné !

Aucun patriote camerounais, conscient de la gravité de cette situation, ne peut accepter sans réaction que notre pays continue à sombrer dans une inexorable décadence sans espoir de changement !

Bien sûr, la clique au pouvoir et ceux qui profitent largement de l’état actuel de notre pays, veulent empêcher par tous les moyens, l’avènement d’un changement politique, quitte à entraîner le pays tout entier dans un chaos de feu et de sang !

Quand adviendra ce bain de sang vers lequel nous conduit inéluctablement ce régime criminel, combien de morts dénombrera-t-on ? 5, 8, peut-être 10 millions –nonobstant la complexité ethno-tribale de la scène camerounaise, des rancœurs et frustrations si longtemps accumulés – ?

L’engeance au pouvoir échappera-t-elle à la conflagration généralisée qui s’annonce, cachée dans les bunkers et autres forteresses qu’elle croit imprenables ? Louis XVI et Marie-Antoinette, Hitler, Eva Braun et Goebbels, Saddam Hussein et ses deux fils, Kadhafi et les siens le croyaient probablement eux aussi.

Malheureusement, les génies du mal qui gouvernent notre pays, ivres du pouvoir de vie et de mort qu’ils détiennent depuis si longtemps, oublient que ni l’immortalité ni l’invincibilité ne font partie de la grande Loi cosmique qui régit l’Univers.

« Le pays où règne la discorde, sa ruine n’est l’affaire que d’un jour » dit un proverbe malien. » N’eût été l’intervention française rejointe par celles de certains pays africains, où en serait aujourd’hui ce pays ?

« Menaces, intimidations, assassinats et embastillement arbitraires des personnes innocentes ou jugées moins inféodés au système voire, celui de certains hiérarques du régime, sont des méthodes qu’utilise le pouvoir pour éliminer toute contestation à son maintien sans fin aux commandes de l’État.

Ce qui démontre, s’il en était besoin, les signes évidents d’un pouvoir aux abois et prêt à toutes les abominations. Face à ce péril, comment le sens individuel ou collectif peut-il s’opposer à la toute puissance et au despotisme d’un régime néocolonial et répressif dans son ADN – au-delà de son mauvais vernis « démocratique » - qui ne trompe plus personne ni à l’intérieur ni à l’extérieur ?

Cette grave interrogation s’adresse à tous ceux qui se proclament patriotes tout en se comportant et agissant dans le déshonneur. Mahatma Gandhi disait : « qu’il faut être le changement qu’on voudrait voir se réaliser. » L’honneur d’un homme en effet, c’est faire le choix de mourir débout que de vivre à genoux ; le patriotisme en tant que valeur politique et sociale, s’observe sur la manière d’être et d’agir de celui ou celle qui s’en réclame.

Être patriote, c’est aimer sa terre natale, celle de ses ancêtres, aimer son pays pardessus tout. C’est s’aimer pour aimer les autres, c’est celui d’être fier d’être Camerounais ! C’est enfin servir une cause, la noble cause d’être au service de son peuple et non de profiter de sa sueur. Ces deux valeurs qui constituent la devise et les principes qui sont les nôtres, nous ont résolus à décider ce qui suit :

Décision

Les membres du Mouvement des Patriotes Camerounais (MPC), réunis en ce jour du 18 juin 2015, ont décidé à l’unanimité, en leur âme et conscience, d’adhérer au Front des Patriotes Panafricanistes (FPP) en qualité d’organisation politique adhérente. Procédure

La procédure et les modalités afférentes à cette adhésion seront conclues par le secrétariat Général de notre mouvement avec les initiateurs de ce noble projet.

Car, habités par la haute conscience de la mission que nous assigne l’Histoire face aux enjeux présents et futurs, les militants du MPC restent résolus et déterminés à faire œuvre commune avec toutes les forces patriotiques pour l’avènement d’une ère nouvelle au Cameroun et pour l’unification des nations africaines.

Fait à Paris, le 18 juin 2015

Le président du MPC

Auteur: Sayë Mbouma Kohomm