Comprendre les déboires judiciaires d’Essimi Menye

634 XEssimi Menye111115750.pagespeed.ic.yU YMIrYo Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Mon, 29 Aug 2016 Source: Jean-Marie NKOUSSA

C’est un secret de polichinelle, Esssimi Menye ne s’est pas présenté au TCS le 1er août dernier. L’ex-MINADER est en effet sorti du pays en décembre 2015 pour des raisons de santé. Mais il n’est jamais revenu. On l’a plutôt aperçu le 13 avril 2016 parmi un panel d’experts de la Banque Mondiale dans le cadre d’une rencontre visant à développer le potentiel des agro-entreprises en Afrique.

L’Œil du Sahel en kiosque le 29 août 2016 propose à ses lecteurs un article sur l’origine des démêlés judiciaires de l’ancien membre du Gouvernement. Des déboires relatifs à l’affaire des «Fonds débloqués à la Banque Atlantique du Cameroun S.A (BACM), Patrimoine de l’ex-Société Camerounaise de Tabac » lors du passage d’Essimi Menye au Ministère des Finances (MINFI) entre 2007 et 2011.

Tout commence, renseigne le journal, par une correspondance adressée le 7 octobre 2014 par Laurent Esso, le Ministre de la Justice Garde des Sceaux (MINJUSTICE), au Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. «Dans ce document, Laurent Esso y sollicite un visa présidentiel pour mettre en branle l’actuelle procédure judiciaire, alors que celui-ci était même encore au gouvernement», mentionne le journal. En fait au départ, le patron de la justice veut faire entendre Essimi Menye comme témoin.

Le bihebdomadaire ajoute: «En se référant à cette correspondance, force est d’admettre que les allégations développées contre Essimi Menye dans certains journaux ne résistent pas à l’épreuve des faits. En premier lieu, les accusations de détournement de fonds publics d’un montant de 9 milliards de FCFA qu’aurait versé l’ancien ministre des Finances à ‘‘ses compères’’ de la Banque Atlantique. Or, sur ce point précis, la correspondance signée par Laurent Esso, qui s’appuie sur un rapport d’étape de l’enquête préliminaire diligentée par le Corps spécialisé d’officiers de police judiciaire placé auprès du procureur général près le TCS, démolit cette thèse. Invoquant la convention signée avec Banque Atlantique le 9 mai 2009 par l’ancien MINFI, en vue de la reprise des activités d’Amity Bank, l’actuel Minjustice écrit que ‘‘l’État devait payer 9.025.000.000 FCFA à la Banque Atlantique en douze semestrialités avec quatre années de différé. En contrepartie, l’État devait recevoir les créances douteuses de Amity Bank à concurrence du même montant et en confiait le recouvrement à la Société Camerounaise de Recouvrement’’ (SRC)».

Conclusion de L’Œil du Sahel, «Essimi Menye n’a donc pas fait décaisser le moindre kopeck au trésor public dans le montage de cette procédure de sauvetage de l’épargne des Camerounais compromise à Amity Bank».

Toujours dans sa correspondance, Laurent Esso note qu’«à ce jour, l’État a déjà payé deux semestrialités, une de 676.531.00 FCFA et une de 684.032.500 FCFA, soit au total 1.360.563.500 FCFA. En contrepartie, l’État n’a pas reçu les créances douteuses sus-évoquées pour les faire recouvrer. Amity Bank a été mise en liquidation en décembre 2013 et l’on ignore désormais le sort de la convention face à cette nouvelle donne», s’inquiète Laurent Esso.

C’est la raison pour laquelle la présidence donne son accord. Mais aujourd’hui, les choses ont évolué avec l’ouverture de l’information judiciaire à l’encontre du natif du département de la Lékié dans le Centre.

Auteur: Jean-Marie NKOUSSA