'Conceiçao n’a pas encore remporté de trophée'

Beaucoup de Camerounais ne partage pas les arguments évoqués par le prof Narcisse Mouelle Kombi pour renouveler le contrat de Conceicao, le coach des Lions Indomptables. Pour l'analyste Abdelaziz Moundé Njimbam, le ministre des Sports n'a pas convaincu les Camerounais en ce qui concerne sa décision. Voici pourquoi.

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"Le ministre des Sports et de l’Education physiques, Narcisse Mouelle Kombi, a fait une sortie, évoquant le bilan “ élogieux “ à ses yeux d’Antonio Conceiçao, sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun.

En métronome des statistiques, il décerne un satisfecit à celui qui n’a enregistré que ” 2 défaites en 24 matches “. Mieux, pour épaissir l’onction du sacre, il attribue les performances du technicien portugais, à un secret bien connu, selon lui : seuls les “ étrangers” ont jusqu’ici permis au Cameroun ????????, puisque le ministre utilise le Nous, de remporter des trophées.

Deux observations sourdent de ce théorème Mouelleien :

- La première est que jusqu’ici, Conceiçao n’a pas encore remporté de trophée, le moindre n’étant pas celui qui vient de filer à Dakar, au pays de la Teranga et d’Aliou Cissé, son sélectionneur, laissant le public d’Olembe et des Lions indomptables, sur sa faim. Il ne fait donc pas partie de ces étrangers-là.

- La seconde est de savoir si la notion de trophée, dans l’acception de l’ex-président du COCAN, est restrictive. Autrement dit, les lauriers comme la médaille Olympique des Lions A’ aux Jeux Olympiques de Sydney 2000, dirigés par le Camerounais Jean-Paul Akono, performance de rang mondial, la 2e pour un pays africain, comptent-ils dans le décompte ?

A ces deux observations, s’ajoute une question fondamentale : quel était, donc le projet confié au sélectionneur venu du pays de Cristiano Ronaldo : refonder une équipe nationale ? Remporter des trophées ? Si oui lesquels ? Se qualifier pour la Coupe du Monde avec un objectif d’atteinte du 2e, 3e tour ? Il faut apprendre à dire clairement ces choses aux Camerounais dès la signature d’un contrat : les peuples ont le droit d’être traités en adultes.

En réalité, le ministre aurait du apporter ces précisions lors de cette signature enjouée du contrat avec Antonio Conceiçao. Les Camerounais auraient, grâce à cela, pu disposer d’éléments clairs d’appréciation des performances. Des contre-performances, aussi, en tant que sélectionneur d’un pays disposant d’un vivier de techniciens de qualité ; anciens champions.

Le ministre Mouelle qui a eu l’occasion d’inaugurer un salon de coiffure, sait très bien qu’en général, on choisit sa coupe avant que le coiffeur ne prenne la tondeuse ou que la coiffeuse n’entame son travail".