La guerre civile commence toujours dans la périphérie, dans les villages, car les villes sont fortifiées, et elle arrive donc dans les villes doucement, doucement - les refugies, d'abord.
La défaite de l'Armée dite nationale mais qui entretemps était devenue une milice purement tribale, arrive elle aussi doucement, doucement, car au début elle est cachée par des opérations de marketing politique - ou sont les photos de Njikwa que le colonel Badjeck avait promises il y'a trois jours?
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Où est le sous-préfet qui avait disparu jadis-la? Il y'a un moment ou les vipères, aguerris par les combats incessants, deviennent des combattants comme on en a jamais eu auparavant, et cela a lieu doucement, doucement.
Mais avec un président âgé de 85 ans, tout cela arrive fatalement. Biya sera probablement chassé par un coup d'Etat, des militaires fatigués d'être tués dans le Noso, parce que les renforts n'arrivent pas, ni d'ailleurs leurs salaires, ni d'ailleurs la nourriture, et qui sont fatigués de voler la nourriture et de vivre comme des vipères.
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Ils viendront donc chercher leur argent à Yaoundé. C'est ainsi que soudain, la guerre fera son irruption en ville - en pleine capitale, a Ongola! - autrement que par des grandes unes de quelques journaux, et des discussions sur 'Maurika'. Et alors, le pays dans son entier aura sombre dans la guerre civile.