Contentieux électoral: le Conseil constitutionnel crée un incident et se démasque

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Wed, 17 Oct 2018 Source: Sam Mayem

Ceux qui avaient cru que le Conseil Constitutionnel dont le président et les "honorables" membres sont nommés par le président de la république et président national du parti au pouvoir (dont au moins la moitié des membres dudit Conseil sont des militants), puis candidat à l'élection présidentielle, pouvait faire preuve d'impartialité, peuvent déchanter.

Sous prétexte d'avoir laissé les avocats du candidat Maurice Kamto s'exprimer pendant près de 11 heures, le président du Conseil Constitutionnel a tombé ce soir le masque de militant du parti au pouvoir, et donc naturellement de soutien du candidat qui en est issu, le président sortant Paul Biya, en créant lui-même un incident d'audience qui lui a permis de mettre en délibéré pour jeudi à 18 heures, l'affaire N° 17 du rôle relative à la requête en annulation partielle de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018.

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On ne peut pas compter le nombre de fois où le président du Conseil Constitutionnel qui avait commencé par donner le sentiment d'être aussi placide qu'un lac, a fait aux avocats de Maurice Kamto, le chantage de l'incident d'audience, pour les empêcher de prendre le contrepied du flot de venin qu'avait déversé sur leur client et eux, les représentants du candidat Paul Biya.

Des représentants de Paul Biya qui, outre le ministre Rdpc Grégoire Owona et les anciens ministres Njiemoun Mama et Elvis Ngolle Ngolle (tous du Rdpc éggalement), étaient constitués de Elecam (représenté par son Directeur Général), du ministère de l'Administration territoriale représenté par son Secrétaire Général), de l'armée camerounaise (représentée par deux officiers supérieurs magistrats militaires). Trois dernières entités supposées faire preuve de neutralité, mais qui ont toutes pris partie pour le candidat président sortant.

Le comble c'est quand un juge du Conseil Constitutionnel, Emile Essombe dont le rôle dans le trucage -en cours de finalisation- du résultat de l'élection présidentielle ne peut être occulté, s'est piqué de produire un document pour corroborer son accusation de malhonnêteté intellectuelle, de faux et de mensonge lancée mardi à l'adresse de Me Michèle Ndoki, l'une des membres du panel des avocats de Maurice Kamto. Or ce document qu'il produisait était en fait le prototype même du faux : le document de 32 pages censé contenir le procès-verbal des travaux de la Commission Nationale de Recensement des Votes n'avait que six pages contresignées par les parties ayant participé aux travaux, le reste des pages ne l'étant pas. Mais les partisans du régime Biya étant des champions de l'excès, le juge-partie emile Essombe, au lieu de s'arrêter à présenter ce document du haut de son prétoire, s'est mis à égrener les résultats à la soviétique obtenus par Paul Biya dans les localités où Maurice Kamto demandait l'annulation de l'élection. A ce moment, le Conseil de Kamto se rend compte que les documents qu'il a en sa possession et qui est censé être le même présenté par le membre du Conseil Constitutionnel partisan de Paul Biya, ne contiennent pas les chiffres que l'autre est en train de débiter. Ils demandent alors qu'on leur fasse tenir le document du juge Essombe. Ce dernier refuse, mais face çà l'insistance du Conseil du recourant, le président du Conseil Constitutionnel qui essaie de les faire taire en vain admet finalement quil leur soit donné.C'est alors que la défense de Kamto découvre et dénonce le pot aux roses qu'elle porte à l'attention du président qui joue son avenir. Celui-ci veut les faire taire, en vain, et finit par ré-entonner la menace de l'incident d'audience. A force d'en rebattre les oreilles de s avocats de Kamto, il finit par irriter ceux-ci, qui leur répondent que tant qu'à faire, autant y aller. Puis, patatras !, le juge met l'affaire en délibéré pour demain à 18 heures et suspend l'audience, après avoir signifié à Joshua Osih, candidat du Sdf, que sa cause à lui sera entendue jeudi à partir de 10 heures.

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Ainsi vient de prendre fin dans le tumulte, l'examen du recours en contentieux électoral du candidat de l'opposition que de nombreuses sources, y compris aussi bien au sein de l'organe électoral que de la Commission Nationale de Recensement des Voies disent être sorti victorieux de la dernière élection, selon des documents fiables en leur possession et en possession du candidat Kamto.

Une situation qui préfigure de lendemains troubles pour le pays où, malgré les appels incessants de Maurice Kamto à la préservation de la paix, le régime est en train de fourbir ses armes pour provoquer la déflagration et mettre le pays sens dessus dessous, quand bien même il aura remporté la victoire, question de punir le peuple Camerounais qui lui a ouvertement montré dans les urnes qu'il ne voulait plus de lui.

Auteur: Sam Mayem