Confronté à une affaire de vol de voiture qui l’a amenée à saisir le Tribunal de Ndokoti, le prof Aimé Bonny raconte dans une tribune, comment le procureur Tribunal de Ndokoti perçoit des ports de vins pour ressusciter des dossiers qui ont miraculeusement disparu dans les affaires en cours. La rédaction de CamerounWeb vous propose la tribune du prof Bonny.
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"Le tribunal de Ndokoti est un lieu où il ne fait pas bon s’y rendre pour affaire vous concernant.
Ce lieu de la justice est en réalité le temple de l’injustice. Un milieu où certains avocats (ils sont nombreux) qui n’ont pour seule maîtrise du droit que la gestuelle du « DESSOUS DE TABLE », ont une proximité de corruption avec des magistrats sans gêne dans l’assassinat du droit et de la justice.
Dans une affaire de vol de voiture par changement frauduleux (imitation de signature pour établir un faux certificat de vente) de carte grise, Me Batomeni me proposa de donner de l’argent au cabinet du Procureur, afin que ce dernier retrouvât ma requête en accusation. Il me précisa que les dossiers «disparaissent » régulièrement et sont miraculeusement retrouvés grâce à un GPS appelé DESSSOUS DE TABLE.
J’ai retorqué à cet avocat aux pratiques douteuses que « je ne demande pas à un magistrat de me corrompre quand il vient se soigner à l’hôpital, au nom de quoi devrais-je moi lui donner de l’argent ? ». J’avais certainement sous-estimé la détermination de certains magistrats à construire des maisons grâce à l’argent de la corruption.
A l’audience des réquisitions des parties prenantes de cette affaire qui devrait envoyer en prison cette employée de la chaîne de télé STV, le parquet qui est partie civile (en principe défenseur des intérêts de la victime) a fait un plaidoyer honteux et nauséabond. Une démonstration en faveur de la voleuse de voiture d’une faiblesse juridique qui prouve à suffisance que beaucoup de magistrats n’ont simplement pas le niveau, tant ils ne savent que prendre des pots-de-vin.
Quand vous y ajoutez un juge qui refuse la parole au plaignant, un juge qui interdit à une des parties (qui plus est, la partie victime) d’opposer une contradiction à l’autre partie, on n’est plus dans un état de droit.
Le dessaisissement des magistrats dans cette affaire est demandé à la Cour d’appel. J’ose croire que toute la justice camerounaise n’est pas gangrénée par des ripoux".