Crise anglophone: les handicaps du Cardinal Christian Tumi

Cardinal Tumi Je ne suis pas contre la candidature du Chef de l’Etat - Christian Tumi

Wed, 1 Aug 2018 Source: Investigation N°095

La conférence générale des anglophones a été initiée pour permettre à tous ceux qui se réclament de cette partie du Cameroun et dontles ancêtres sont issus des 13 départements qui composent les deux régions anglophones du Cameroun et de ceux dont les ancêtres s’y sont installés permanemment «avant 1961» affirmait-on dans le communiqué signé par les autorités religieuses des régions anglophones. Les dirigeants des communautés catholiques, presbytériennes et musulmanes des régions anglophones avaient donc annoncé un plan de paix pour résoudre le conflit en cours au Cameroun. Le plan prévoit comme première étape nécessaire la tenue d’une «Conférence générale anglophone» (AGC) convoquée du 29 au 30 août 2018 à Buea. Mais a-t-elle une chance de promouvoir la paix ?

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Si le but avoué de ces assises est bien de rechercher un consensus parmi les anglophones sur les questions à examiner lors d’un dialogue national encore à venir, ainsi que de désigner librement des représen tants anglophones à ce dialogue» , force est de reconnaître que certaines propositions très tôt relayées ont été jugées fâcheuses par le gouvernement.. Il a été présenté un certain nombre d’initiatives que le gouvernement camerounais devrait prendre pour garantir une participation sans heurts de tous les Camerounais anglophones. Ces initiatives comprennent notamment un cessez-lefeu immédiat, la libération inconditionnelle de tous les détenus et une amnistie générale. Mais la libération inconditionnelle des détenus pourrait être le point d’achoppement.

Le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement Issa Tchiroma a fait une intervention sur la CRTV pour condamner la proposition relative à la libération des prisonniers anglophones afin de faciliter le dialogue, en vue de la sortie de la crise.

Âgé de près de 88 ans, Christian Tumi, cardinal émérite de l’Église catholique romaine au Cameroun n’a peut-être pas la chance de voir prospérer ses idées face au régime de Yaoundé avec lequel il a toujours été sans concession. Ayant conseillé Paul Biya, 86 ans, de ne plus se représenter était-il bien placé pour avoir l’écoute du gouvernement en place ?

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Cet homme qui avait déclaré en 2016 parlant du président “Je ne suis pas contre la candidature du Chef de l’Etat(Paul Biya). Mais voyez-vous, nous avons presque le même âge, et à cet âge-là, quelque soit son endurance ou sa force physique, on est affaibli. Je ne peux pas faire aujourd’hui ce que je faisaisil y’a 20 ans. Quand on est vieux, on peut être de bon conseil, mais on ne peut plus diriger un pays si jeune et si complexe” n’est surement pas au bout de ses peines.

Auteur: Investigation N°095
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