Le Cameroun sous Paul BIYA est au fil des ans, devenu un des terreaux les plus fertiles du tribalisme ou de l'ethnicisme en Afrique.
La vie politique, sociale et économique est empestée par les métastases d'une politique historique d'apartheid ethnique et sociale, consacrée par la loi fondamentale du Cameroun. Ainsi, l'égalité en droits et en devoirs peut varier selon le lieu où l'on se trouve (autochtone ou allogène).
Tirant avantage de cette loi scélerate, s'invitent dans le débat public, de manière plus décomplexée, des prédicateurs de la xénophobie, dont les prêches magnifient et encouragent des violences, spoliations et meurtres des populations qualifiées d'allogènes, dans la partie Sud du pays (Ebolowa, Sangmelima), la région d'origine du Président Paul BIYA et de nombreux barons de son régime.
Les silences et l'Inaction d'un gouvernement, face à ces dérives, lequel en d'autres circonstances et lieux, n'a pas hésité à écraser dans le sang, des manifestants pacifiques dans la partie Anglophone du Cameroun, qui ne demandaient que davantage d'autonomie, ne laissent pas beaucoup de doutes sur son implication ou sa responsabilité directe, dans le processus de fragmentation et de délitement de la société camerounaise.
DE LA STRATÉGIE DE DILUTION DE RESPONSABILITÉ DU RÉGIME BIYA
À la place des actions politiques vigoureuses, des réponses policières et judiciaires adéquates, on a un discours ambiguë, flou, déresponsabilisant, comme si le tribalisme serait devenu une fatalité au Cameroun. Mieux, on accuse la société entière d'être tribaliste. L'Etat laisse prospérer un discours qui dilue sa responsabilité directe dans tout le Peuple camerounais. En clair, on utilise la stratégie du tous responsables, afin qu'il n'y ait pas de responsable. On décrète que tous les camerounais sont tribalistes, qu'il n'ya pas de peuples plus tribalistes que d'autres, pour ne simplement pas appliquer la loi pénale dans toute sa justice et sa fermeté.
CHAQUE CAMEROUNAIS DOIT REVENDIQUER SA PART D'INTÉGRITÉ
Non ! tous les camerounais ne sont pas responsables du tribalisme et ne sont pas tribalistes.
Ce discours globalisant, dangereux, qui légitime des crimes et fait le lit des génocides doit être dénoncé : tous les camerounais ne sont pas tribalistes. Au contraire, chacun de nous, à l'épreuve de cette religion de la détestation de l'autre, doit revendiquer farouchement sa part d'intégrité.
Oui, je suis camerounais et je ne suis pas tribaliste. Je dénonce le tribalisme d'État du régime BIYA.