Cumul de fonctions: Le cas de Janvier Mongui Sossomba

Janvier Mongui Sossomba Janvier Mongui Sossomba, le président de la Capef

Wed, 20 Jul 2016 Source: Ange-Gabriel OLINGA B

On peut lire dans le communiqué de presse annonçant la délocalisation de certaines formations de l’Epab à Dimako que « […] le président de la Capef, président du conseil de gestion de l’Epab, informe […] de l’organisation, en collaboration avec la mairie de Dimako, des sessions de formation ».

Ledit communiqué renvoie les personnes intéressées par les formations citées supra à se « rapprocher de l’annexe de l’Epab, sise à la mairie de Dimako ». C’est le prospectus qui accompagne ce communiqué de presse qui suscite l’intérêt de Bertoua.info. « Dans l’optique de rapprocher les services de l’Epab des populations de la région de l’Est, il a été créé par décision n°2015/0172/CAPEF/EPAB/CAB du président de la Capef du 22 octobre 2015, l’annexe de l’Epab à Tombo, arrondissement de Dimako, région de l’Est Cameroun », décline le prospectus pour présenter l’appendice de cette école qui forme aux métiers agropastoraux.

« Si l’on ne peut pas remettre en cause la volonté du président de la Capef de faire profiter ces formations aux ressortissants ou habitants de l’Est Cameroun, il se pose quand même un problème d’éthique dans la forme et le choix de la localité devant accueillir le site de ce projet », observe un acteur de la société civile très regardant sur les questions de gouvernance au Cameroun. « M. Mongui agit ici en amont et aval au regard de sa triple posture de président de la Capef, de président du conseil de gestion de l’Epab et de maire de la commune de Dimako, bénéficiaire de la convention qui aurait été entre les trois entités qu’il chapeaute.

En réalité, c’est la signature de la même personne qui va se retrouver au bas de ce document », poursuit notre source. Cette analyse remet au goût du jour la question du cumul des postes électifs au Cameroun. Sur le problème de la multiplicité des casquettes de Janvier Mongui Sossomba, certains proches du président de la Capef rétorquent qu’« il est à la tête d’une chambre consulaire qui n’entre pas dans le champ d’application des incompatibilités édictées par la loi électorale au Cameroun ».

Pour autant, on ne peut occulter des collusions entre les trois fonctions qui aboutissent à la délocalisation de l’Epab à Dimako. « A travers cette manœuvre dolosive, l’on entrevoit une volonté du maire de perpétuer sa mainmise sur la commune de Dimako à travers ce projet de formation des jeunes aux activités agrosylvopastorales », fulmine un des conseillers municipaux de Dimako, connu pour être un adversaire redoutable de Jean Mongui Sossomba.

Auteur: Ange-Gabriel OLINGA B