Nourane Foster, la députée du PCRN qui force l'admiration
Je ne suis pas de votre parti ; du bord de votre leader. Ni de ceux qui ont milité pour la tenue des élections législatives et municipales en février dernier. J'en étais à penser qu'elles servent davantage à changer la vie des postulants plutôt que la vie des Camerounais. Car, le Cameroun, de mon point de vue, pays de Um Nyobé, de Njoya, Manga Bell, Samba et Ouandie, de mon point de vue, a besoin d'une vraie réconciliation autour de sa mémoire, de ses enfants, et d'une mise en perspective sous la forme d'une transition : consensuelle, fraternelle et solidaire.
Mais, j'ai salué votre aspiration citoyenne, au sein de votre parti, avec des idées intéressantes, à insuffler un souffle de jeunesse à notre vie politique : sclérosée, gérontocratie, percluse de statuts, transhumants et faux semblants. Comme dit l'autre : " je ne suis pas d'accord avec toi, mais je me battrai pour que tu aies le droit de t'exprimer, agir et exister ".
C'est pourquoi, comme pour Ahidjo, illégitime au départ, car installé et cornaqué, telle une grande partie de la classe politique camerounaise des années 50, par l'administration française et qui a su conquérir une grande place par ses actions et sa dimension d'homme d'Etat, je suis attentif aux actes posés. Ceux qui traduisent une ardeur patriotique, une empathie, un amour des gens, une façon de mettre la politique au service de l'intérêt général et non de sa carrière ou de ses poches.
Votre action dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, dans le sillage d'une attitude responsable à l'égard de M. Cvaye Yeguie, qui s'est défaussé au test de dépistage du covid 19, tendent, de mon point de vue, dans les rets de l'intérêt collectif. C'est encourageant, vivifiant. Pétillant même : la jeunesse est une feuille au vent, celle qui se détourne parfois des courants déroutants.
Il ne faut donc pas t'offusquer des postillons des zam-zam du commentaire politique et de l'hystérie des mami-wata sur les réseaux sociaux. Ceux qui te renvoient - un classique - à ton village : le Noun, le pays Bamoun. Dans leur ignorance crasse, leur analphabétisme de l'histoire et du patrimoine, ils ressortent le fameux serpent à deux têtes : un symbole puissant, un blason prestigieux ; trait de génie des peuples de l'Afrique précoloniale.
Il faut leur dire que ce n'est pas une Bamoun qui avait trahi ou montré la cachette d'Um Nyobé, mais un de ses " frères " et que c'est un Tchadien qui l'a abattu pour les Français ; que ce n'est une Bamoun qui est chargée de marquer à la culotte Maurice Kamto, mais un de ses " frères "au gouvernement ; que ce n'est une Bamoun qui a sauvé le régime Biya en 1992 à l'Assemblée : mais Dakolé, Kodock puis Bello, Tchiroma, Mustapha...Des noms de belles contrées de notre pays, loin des deux têtes du NOun.
Alors, dis- leur que comme Shashe Mbé, sublime légende de beauté du Noun, si je n'avais pas une perle, une des plus belles femmes du monde, venue du pays Bassa dans le coeur, si tu n'étais pas l'étoile de Noudi de ton mari, j'aurais couru comme Lekunze pour te déclamer un de ces poèmes contenus dans le Sa'agam du roi Njoya, premier livre au Cameroun...Pour ton courage, tes initiatives, ta pétillante jeunesse.
Comme de bien entendu, quand je ne serai pas d'accord, je vous le ferai savoir, comme à mon habitude sur tous les sujets concernant notre 237...Mais, j'ai tenu à dire aux sombos du débat que les députés au Cameroun, qu'ils soient Bamoun ou Bakaka à Douala, Foumban ou Poli, sont des CAMEROUNAIS ! Et que nous arrêtions notre mentalité de citoyens-Mboutoukou !