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Désordre urbain : combat sans fin ?

Mer., 14 Oct. 2015 Source: Rita DIBA

Carrefour Ndokoti, un samedi à 14h30. Aristide et Madeleine ont décidé de rendre visite à leur sœur aînée à la Cité des palmiers. Partis d’Akwa, ils ont décidé de prendre un taxi en course. Au départ, ils sont partagés sur le chemin à emprunter. Aristide préfère Ndokoti, la distance est plus courte et donc ça fait du carburant à économiser pour le chauffeur.

Surtout qu’après les multiples descentes effectuées sur les lieux par les autorités et les forces de maintien de l’ordre, dans le cadre de la plateforme d’actions de lutte contre le désordre urbain, le célèbre carrefour, symptomatique des bouchons à répétition dans Douala, avait véritablement changé de visage. Et le jeune homme compte sur cet atout.

Madeleine, plus sceptique, préfère contourner par Bonamoussadi-Hôpital général afin de fuir un éventuel embouteillage. Le taximan va préférer le premier itinéraire… et ils vont passer 45 minutes sur place au carrefour Ndokoti. Et pour cause !

Dans une ambiance absolument surchauffée, automobilistes, moto-taximen et piétons se disputent la chaussée et s’invectivent. Les commerçants eux font leurs affaires jusque sur les terre-pleins. Et ce ne sont pas les clients qui manquent. L’une des voies, menant à Ndogbong, a été transformée en aire de stationnement pour les deux-roues qui attendent un passager.

Cette atmosphère infernale, Tatiana Nyemene la vit tous les jours. Habitante au quartier Logbaba, elle explique : « La Communauté urbaine a essayé de libérer les passages, ça a marché pendant un temps. Maintenant, c’est redevenu comme avant. Le soir, c’est très grave. Même à pied, tu as du mal à circuler. Les vendeurs ont envahi tous les trottoirs, les motos, n’en parlons pas.» Ses solutions : « Je vois les agents de la Cud qui viennent régler la circulation de temps en temps.

Il faut créer un comité de surveillance qui va travailler de façon permanente. Les commerçants se plaignent que les places au marché Monkam sont très chères, il faudrait trouver peut-être revoir les prix pour qu’ils libèrent enfin la voie publique. Pour les motos, il faut seulement être plus dur. »

La veille des actions de lutte, c’est un sujet qui revient régulièrement lors des sessions de la Plateforme contre le désordre urbain. Et un responsable de la Cud avait notamment soulevé la question des moyens financiers et humains pour véritablement mettre la machine en branle. Parce qu’il y a des coins qui en auraient bien besoin, comme le boulevard des Nations unies où le marché a pris possession des lieux avec des commerçants qui ? dans leur « immense bonté », laissent à peine un bout de chaussée pour que les voitures avancent à pas de tortue.

Une tâche ardue donc, mais qui a déjà porté quelques fruits à Mboppi par exemple où des agents municipaux et la police ont rendu la circulation un peu plus fluide, veillant comme ils peuvent à ce que les moto-taximen et les coiffeuses de rue n’occupent pas la voie publique. Sans compter les opérations de fermeture des agences de voyage. Toutefois, le chemin reste encore long.

Auteur: Rita DIBA