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Développement humain : une étude sur la misère des camerounais

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Sun, 12 Jul 2015 Source: Assongmo Necdem

Ils sont 54% qui ne mangent pas toujours à leur faim, sans compter le difficile accès à l’eau, à l’électricité, aux soins médicaux, aux services de la police…

Voici une étude qui fait tomber quelques certitudes. Comme celle selon laquelle il y a beaucoup de nourriture au Cameroun. Ce n’est peut-être pas faux, mais il faut aussi retenir que 54% des Camerounais âgés de 18 ans et plus ne mangent pas toujours à leur faim.

Ce résultat a été obtenu auprès de 1.200 personnes interrogées à travers le territoire national en janvier et février 2015. Elles ont répondu à la question suivante : au cours des 12 derniers mois, combien de fois est-ce que vous (ou un membre de votreménage) avez-dû faire face à la situation suivante : manger à sa faim ? Le problème s’est posé au moins une fois pour 54% de personnes.

Le sondage mené par l’université de Yaoundé 2 s’est étendu aux conditions de vie en général. Ainsi, 72% de ménages camerounais font face au difficile accès à l’eau potable, apprend-on. Jusqu’à 9% de familles n’y ont pas du tout accès. L’affaire se complique avec la société nationale d’eau. Tout juste 11% des Camerounais trouvent le service aisé là-bas. Voilà pour l’eau potable et l’eau du robinet. Pourtant, le problème demeure même lorsque la qualité du précieux liquide importe peu. Il faut la chercher en dehors de maison. 36% de familles peuvent l’avoir dans la concession.

42% doivent aller en dehors, parfois très loin. Les problèmes d’accès à l’eau semblent conditionnés le type de toilettes ou de latrines.Dans tous les cas, 70% de ménages les ont à l’extérieur de la maison. L’accès auxmédicaments et aux soins médicaux est tout aussi problématique ; puisque c’est encore un défi à relever pour 70% des personnes interrogées. Pareil avec les combustibles pour la cuisson.

Le manque se pose pour 68% de ménages. Parler d’argent et ce sont 90% des 18 ans et plus qui vous répondent que le besoin n’est pas toujours satisfait. Au finish, 59% des Camerounais vivent dans de mauvaises conditions, puisqu’ils peinent à satisfaire les quelques besoins suscités, indique le sondage.

Services sociaux

On a parlé d’accès aux biens de base, la difficulté est la même pour certains services sociaux. Le cas de la société nationale de l’eau est connu, mais celle de l’électricité n’est pas en reste. Ici aussi, tout juste 11%des clients sont satisfaits. Dans lemême temps, le secteur de la justice est au fond du classement avec 9% d’usagers servis sans encombre. La police pointe à 15%. Quant aux hôpitaux, les soins médicaux y sont facilement accessibles pour 33% des usagers. Les écoles primaires publiques sont en tête avec un taux de 34% de satisfaction des usagers.

Au finish, ce n’est pas qu’une affaire de chiffres, insistent le Pr Henri Ngoa Tabi et le Dr Henri Atangana Ondoa, qui ont conduit le sondage. Tous les deux enseignent à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Yaoundé II. Pour eux, ces chiffres sur les conditions de vie des Camerounais inquiètent et devraient parler à tous ceux qui animent la vie publique au Cameroun : les dirigeants, les partis politiques, les organisations de la société civile, etc.

Le sondage a été fait pour le compte de l’organisation AfroBarometer qui réalise des enquêtes d’opinions sur la gouvernance en Afrique. Le Cameroun compte parmi les 37 pays sélectionnés pour cette 6ème enquête. Elle a porté non seulement sur les conditions de vie, mais également sur la démocratie, les institutions et la corruption. Les résultats seront publiés progressivement. Il s’agit d’un travail financé par les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la Suède, la Banque Mondiale et Fondation Mo Ibrahim, lemilliardaire anglo-soudanais.

Auteur: Assongmo Necdem