Pianiste, auteur-compositeur et chanteur, Deido Mbimbey est un jeune artiste camerounais qui sort du lot et se démarque à travers ses titres extrêmement travaillés.
Il est tombé très tôt dans la bassine de la musique. Dès l’âge de 13 ans, il joue déjà l’Abélé (tambour traditionnel) sous la férule de Challenge Hebdo, son frère aîné, leader du groupe « Ndongo Show ». C’est en suivant les pas de cet aîné malheureusement disparu en 2020 qu’il intègre la «Junior Ndongo Show» constituée de ses copains du quartier Deïdo (Hervé Nguebo, Haoussa Drums et Baby Bass).
Ensemble, ils animent les mariages, compétitions de football, meetings politiques et autres évènements festifs. Le piano est l’instrument fétiche de Deido; c’est Philippe Mouangue, un ami de la famille qui l’initie au piano. Il se perfectionne par la suite aux côtés de de Petit Legros, pianiste camerounais actuellement établi aux USA.
Emporté par le virus de la musique, parallèlement à ses études, Deido a à cœur de vivre sa passion musicale. Tout ceci suscite le courroux de ses parents qui voient d’un mauvais œil sa passion pour la musique. Après son échec au BAC, Deido abandonne ses études pour se consacrer exclusivement à la musique au grand dam de ses parents. Il arpente et preste dans les cabarets de la ville de Douala où son talent séduit. Il est appelé en renfort dans les orchestres scolaires. En 2001, il signe un contrat juteux qui lui permet d'acheter un clavier et créer sa propre structure. Il se forge sur le tas et acquiert une certaine réputation qui lui vaudra d’occuper des postes de responsabilité comme chef d’orchestre, directeur artistique etc.
En 2007, il s’expatrie en France pour donner un nouveau souffle à sa carrière. A force de travail et de persévérance , il s’impose sur la place parisienne, accompagne des artistes africains de renom et participe à des évènements prestigieux : Le Cameroun au Zénith de Paris (2008 et 2016), Le festival de Musique de la Guinée, Concert de Jean Dikoto Mandengue etc. Fort de l’expérience acquise dans les clubs, Deido à une maîtrise exquise du répertoire musical camerounais.
Habité par la soif d’apprendre, Dedio se forme à l’Université Paris Ouest Nanterre, d’où il ressort nanti d’un DAEU en littérature et une Licence professionnelle en Gestion de Projets Artistiques et Culturels. Aimant les challenge, en 2020 se lance dans l’entreprenariat avec sa petite sœur en créant «Le Deido Musical Café-Concert à Paris». Espace culturel qui a pour vocation de valoriser les acteurs de la musique. Malheureusement le Covid passera par là, ils mettront la clé sous le paillasson. Deido retrouve son studio d’enregistrement à Champigny sur Marne; il en profite pour peaufiner son tout premier album «Longue Lam», littéralement « ma vie ». Album arrangé et produit par lui-même.
«Longue Lam» est un album de 10 titres d’une richesse conséquente. Pour le réaliser, Deido s’est entouré de professionnels sérieux et talentueux : les chanteuses Ruth Kotto et Eddy Berthy, les bassistes Thierry Kedi, Guy Nsanguè, Anderson Ondoua et les batteurs Guy Nwogang et Arthur M’.
“Itaba”, le premier titre de cet album est une mélodie suave aux paroles profondes : “ A quand le répit, que de souffrances, jusqu’à quand ça finira”. Un titre bien orchestré avec des violons et cello qui lui donnent une touche particulière.
Le titre “Itouedi” est une belle mélodie entraînante, un makossa de haute facture. “Le destin” est une invitation à croire en sa destinée car “ils ne chargeront pas ton destin, ils n’éteindront pas ta lumière, ils ne décideront pas de ton bonheur, ils ne traçeront pas ton chemin”. Comme quoi ton destin dépend uniquement de toi.
A travers le titre “Mpon” , Deido nous montre un aperçu de ses talents de chanteur. La majorité des titres de cet album est en duala; une volonté de l’auteur de marquer son attachement à ses valeurs traditionnels; à ses racines; c’est dans ce sillage que le titre “Mon beau village” est une ode à son beau village. Deido Mbimbey est avant tout un pianiste et celà est clairement perceptible sur le titre “Ndol'a ngo”.
Dans cet album s'entremêle plusieurs rythmes relevés. En plus du bon makossa, Deido nous permet aussi de savourer de l’assiko qualité notamment à travers le titre “Ngonda”.
Le titre “Mama”, un brin nostalgique et chargé d’émotions est certainement le cri d’amour pour celle-là, qui comme dirait Camara Laye, le porta sur le dos, l’allaita, gouverna ses premiers pas.
Dans cet album, Deido Mbimbey rend aussi hommage à nos illustres devanciers.
Le titre “Samson & Aladin” est une reprise des titres “Bôlo Cellucam” de Samson Chaud Gars et “Samedi Soir” de Jean Bikoko Aladin. “Njukè Bonènè” est une reprise du titre éponyme de l’icône Eko Roosevelt qui est un modèle pour Deido Mbimbey.
Au-delà de tout, la richesse de cet album repose avant tout sur sa belle orchestration. A l’ère des home studio et de la musique assistée par ordinateur, il est rare de savourer un produit bien orchestré avec à la fois les guitares, les claviers, les violons, la batterie, les chœurs etc.
Chaque instrument est à sa place, est perceptible et apporte un enrichissement. Vous allez certainement aimer ce premier album de Deido Mbimbey; l’histoire de sa vie.