Demande d’exil en France: ce qui fait le plus peur à Jean Baptiste Bokam

Jean Baptiste Bokam2 Jean Baptiste Bokam a été débarqué de son poste de secrétaire d’Etat à la défense

Tue, 13 Mar 2018 Source: Michel Biem Tong

D’après l’hebdomadaire camerounais Le Point Hebdo paru cette semaine, Jean Baptiste Bokam (pour qui je n’ai aucune sympathie, je l’avoue), débarqué de son poste de secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale (SED) le 2 mars dernier par Paul Biya, se battrait sur son lit d’hôpital en France pour y obtenir l’asile politique. Au cas où cette information est avérée, Jean Baptiste Bokam aura fait le meilleur choix.

Au cas contraire, il gagnerait à demander cet asile et l’obtiendrait même très facilement. Car il faut être kamikaze ou ne pas s’aimer pour être dans le collimateur des sans foi ni loi comme Paul Biya, Foumane Akame ou Laurent Esso (ministre de la Justice) et étant à l’extérieur, accepter de retourner au Cameroun pour affronter une justice aux ordres de tout ce beau monde.

Je l’ai toujours dis et je le répète, parler d’impartialité et d’indépendance d’un tribunal, de procès équitable au dictateur camerounais Paul Biya et à Laurent Esso, son garçon de course dans cette opération de purge politique à la Staline pompeusement appelée « Opération Epervier de lutte contre la corruption », c’est comme parler des dents à la poule.

Paul Biya a mis en place un Tribunal criminel spécial en 2011 pour soit disant « lutter contre la corruption ». Mais en réalité, Paul Biya et son coursier Laurent Esso se servent de ce machin pour non seulement écarter ceux qui mettent à mal leurs intérêts mafieux ainsi que leurs ambitions de confisquer le pouvoir au nom de la famille mais aussi pour anéantir leurs complices passifs dans la prédation des ressources publiques devenus des témoins gênants de leur méfaits.

Laurent Esso, le tout puissant ministre de la Justice, se sert de l’appareil judiciaire pour protéger la pègre qui aide Biya à se maintenir au pouvoir. C’est ainsi qu’il a accordé son parapluie protecteur à l’ancien bagnard Paul Atanga Nji (actuel ministre de l’Administration territoriale) ainsi qu’à l’homme d’affaire et son ami Jean Pierre Amougou Belinga, accusés par le contrôle supérieur de l’Etat d’avoir spolié la Cameroon postal services (Campost) de plusieurs milliards de F CFA.

Le neveu de Paul Biya Louis Paul Motaze a été nommé ministre des Finances alors qu’au ministère de l’Economie (MINEPAT), son précédent poste, il a détourné et aidé à détourner beaucoup de milliards à partir de la ligne 94 du budget du MINEPAT. Au nez et à la barbe de Paul Biya, de Laurent Esso et leur TCS.

Aujourd’hui, Biya et Esso veulent brandir Marafa, Abah Abah, Olanguena, Mebara, Iya, Forjindam, Essimi Menye, Ambassa Zang et bien d’autres prisonniers ou réfugiés politiques victimes de l’Opération Epervier comme des gages de bonne foi dans la lutte contre la corruption, les détournements de deniers publics.

Quelle imposture ! Il n y a que des naïfs pour les croire sur parole. Il n y a que des naïfs pour penser que quand la presse à la solde de Laurent Esso annonce qu’un ancien ministre ou Dg de société sera arrêté pour « détournement », c’est du sérieux. Malheureusement, la manipulation et l’endoctrinement ont pris le pas sur la vérité et le simple bon sens. Chapeau à Jean Baptiste Bokam pour l’avoir compris.

Auteur: Michel Biem Tong