Deux groupes s'activent actuellement au Cameroun, présentant le danger de faire éclater le Cameroun tel qu'il fut créé le 1er octobre 1961 avec ses frontières et ses populations actuelles.
Pour ce qui a commencé avec les revendications légitimes du retour au fédéralisme original de notre pays par les avocats anglophones, sur les traces du SDF, la radicalisme des positions de Paul Biya contre le fédéralisme et son envoi des escadrons de la mort notamment ses BIR pour tuer, torturer et séquestrer les manifestants, ont donné l'opportunité aux extrémistes sécessionnistes de convaincre les populations de nord-ouest et du sud-ouest qu'elles doivent lutter uniquement pour la création d'un État d'Ambazonia séparé du Cameroun.
Mais l'intérêt qui anime le plus les sécessionnistes ambazoniens est loin d'être la culture anglaise, mais beaucoup plus le contrôle des réserves et puits pétroliers du littoral du sud-ouest. Ils ont une fois menacé de commettre des attentats contre les installations de la Sonara, mais brûlent plutôt des écoles. Pourquoi, alors qu'on croyait que leur lutte est contre la colonisation française du Cameroun et leur «marginalisation»?
La réponse c'est qu'ils s'activent auprès des autorités françaises et la direction de Total à l'étranger pour les assurer que leurs intérêts ne seront pas menacés dans l'Ambazonia indépendante. Ils promettent même aux français des concessions pétrolières plus alléchantes que ce que Paul Biya leur donne aujourd'hui.
Les sécessionnistes anglophones s'activent dont pour chercher des soutiens internationaux afin de créer leur propre État pétrolier. A cet effet, ils luttent pour écarter les leaders fédéralistes, élisent un président par sondage sur Internet, et comptent constituer une armée, collecter suffisamment des fonds et recruter des mercenaires afin d'imposer l'État d'Ambazonia par la guerre.
Le groupe adverse, c'est celui de Paul Biya, le chef bulu président de LRC et leader du G-bulu, qui créa le «problème anglophone» et 1984 en imposant l'ancien nom du Cameroun oriental francophone (LRC) au Cameroun. Il prie tous les jours pour que tous les anglophones deviennent des sécessionnistes afin de pouvoir leur imposer la guerre comme le lui permet la constitution, car il cherche lui aussi l'éclatement du Cameroun par la guerre.
Le plan du G-bulu est similaire à celui des sécessionnistes anglophones, à savoir la création d'un État bulu au sud du Cameroun. Et pour ce faire, Paul Biya permet aux bulu, fong, mvele et autres «élites» des clans du sud de piller les caisses de l'État comme ils peuvent, afin de constituer des fortunes personnelles assez puissantes pour résister à toutes attaques des autres camerounais le moment venu.
La deuxième stratégie de Paul Biya, gestionnaire suprême du budget des investissements publics dont ont besoin toutes les régions du Cameroun, c'est d'en priver celles-ci et de saboter par les détournements des fonds les projets en cours d'exécution, et par contre continuer d'allouer chaque année des centaines de milliards de Fcfa pour réaliser les investissements lourds au sud, dans le but de rendre bientôt le sud indépendant du reste du Cameroun.
Pendant que le reste du Cameroun est marqué par la rareté des bruits des activités de chantiers de grands travaux, au sud les chantiers de construction des gros ouvrages battent le plein dans la forêt équatoriale. Les autoroutes et les routes bitumées sortent de terre comme des champignons au sud.
Jetez un coup d'oeil au budget d'investissements de 2017 du Minepat.
Le corridor routier Yaoundé-Brazzaville est déjà achevé du coté camerounais après la finition du tronçon Djoum-Mintom. Sangmelima-Ouesso est une route moderne en pleine forêt du sud, tandis que l'autoroute Olama-Kribi (240 kms, 100 milliards financés par des prêts arabes que tous les Camerounais rembourseront) bat son plein de construction rapide. La construction de l'autoroute Edea-Kribi bat également son plein.
Le Projet d'Aménagement hydroélectrique de Memve'ele, devant approvisionner tout le sud en electricite, avance également à grands pas. Pour ne citer que le peu.
Tous ces investissements publics lourds visent à constituer au sud un îlot de prospérité dans un océan camerounais de pauvreté. Et quand le peuple camerounais demandera à Paul Biya et ses «élites» de quitter le pouvoir, Paul Biya et son G-bulu comptent se retrancher au sud, et utiliser le BIR qu'ils ont rempli avec les éléments bulu équipés d'armes modernes et des meilleures formations militaires comme leur armée. Et finalement, ils comptent créer leur propre État bulu du sud Cameroun.
Voici des chiffres du BIP de 2017 (comparés aux nombres d'habitants) qui parlent plus que 1000 mots:
Source: Minepat, journal des opérations des régions:
Centre : 244,3 milliards Fcfa (dont MFOUNDI et l'État 159 milliards Fcfa; et le reste du Centre 85,2 milliards Fcfa) en 2017, pour 3,5 millions d'habitants en 2010.
Littoral : 176,6 milliards Fcfa en 2017, pour 2,9 millions d'habitants en 2010.
Sud : 125,4 milliards Fcfa, (dont DJA ET LOBO 43,4 milliards Fcfa, et OCEAN avec le port de Kribi 40,2 milliards Fcfa) en 2017, pour 0,7 million d'habitants en 2010.
Est : 43,8 milliards Fcfa en 2017, pour 0,8 million d'habitants en 2010.
Extrême-Nord : 52,6 milliards Fcfa en 2017, pour 3,5 millions d'habitants en 2010.
Sud-Ouest : 43,2 milliards Fcfa en 2017, pour 1,4 millions d'habitants en 2010.
Ouest : 57,8 milliards Fcfa en 2017, pour 1,8 millions d'habitants en 2010.
Nord-Ouest : 42,5 milliards Fcfa en 2017, pour 1,8 millions d'habitants en 2010.
Adamaoua : 20,6 milliards Fcfa en 2017, pour 1 million d'habitants en 2010
Nord : 29,4 milliards Fcfa en 2017, pour 2 millions d'habitants en 2010.
C'est cette répartition arbitraire et discriminatoire qui fait que certaines régions demeurent pauvres à cause du manque d'investissements publics, alors que le sud reçoit chaque année depuis 35 des investissements massifs.
Le CCT lutte pour rétablir la justice au Cameroun libéré et fera appliquer le principe de l'inviolabilité de la loi qui dit que le sous-sol et les produits du sous-sol appartiennent au Cameroun tout entier, les biens mal acquis, à l'exemple du palais de Mvomeka'a et des autres châteaux privés, les autoroutes, routes et autres investissements publics lourds du sud deviendront la propriété de la Fédération.