Dans une tribune publiée il y a quelques heures, le journaliste politique et lanceur d'alertes, Boris Bertolt va au fond de l'affaire Dieudonné Essomba et explique pourquoi Amougou Bélinga a été sans pitié sur ce dossier. Des explications, mieux une analyse à découvrir dans la tribune ci-dessous.
---
"Je me suis amusé à réfléchir un peu à rebours comme parfois j’en ai l’habitude. Prendre les sujets dans leurs versants pour voir parfois ce que l’opinion publique ne perçoit pas. Ce que le gouvernement veut cacher. Là où nous devons insister.
J’ai justement en exerçant ce mécanisme réflexif sur l’affaire Essomba où nombreux sont ceux qui condamnent Jean Pierre Amougou Belinga, PDG de Vision 4 ou encore ceux qui se réjouissent. Le problème des lectures manichéennes des problématiques c’est le fait qu’elles masquent parfois les dessous de dynamiques plus complexes.
Ainsi, je me suis rappelé de cette réflexion de l’australien Julian Assange, fondateur de Wikileaks sur la censure qu’il considère comme un comportement qui révèle plutôt la lâcheté, la peur. La censure, contrairement aux représentations conventionnelles a une dimension très positive pour les forces du changement.
Julian Assange soulignait à cet effet: "lorsque des organisations ou des gouvernements de différents type tentent de limiter la connaissance et de la supprimer, ils vous livrent l’information la plus importante à connaître : qu’il y a quelque chose qui vaut la peine d’être examiné pour voir s’il faut l’exposer et que la censure révèle une faiblesse et non une force".
Sur cette base la censure de Dieudonne Essomba de Vision 4 est très importante. Car à bien y regarder elle révèle une peur bleue au sein du sérail sur primo la question de l’âge de Paul Biya et secundo sur qui gouverne. En vérité cet acte montre que c’est un sujet que l’ordre gouvernant et dominant auquel appartient Jean Pierre Amougou Belinga ne souhaite pas voir aborder.
Ils ne veulent pas qu’on en parle. Car le peuple qui constitue la majorité peut découvrir que celui qu’il croyait fort avec le BIR, GP, police et autre est faible.
Au final, le tollé médiatique de l’expulsion de Dieudonne Essomba de Vision 4 nous rassure que le pouvoir a peur, est faible et ceux qui nous dirigent, nous dominent ne souhaitent pas que nous sachions que le roi est nu".