Dieudonné Essomba expose encore l’abîme dans lequel Pays Biya a plongé le pays

Il y a plus d'espérance pour les Camerounais

Wed, 23 Mar 2022 Source: Dieudonné ESSOMBA

Dieudonné ESSOMBA multiplie les sortie. Il expose depuis quelques temps, à travers des écrits documentés et détaillés, le gouffre financier dans lequel est plongé le Cameroun. Il revient avec une nouvelle tribune intitulé « Camerounais, toute espérance est vaine ! »



CAMEROUNAIS, TOUTE ESPERANCE EST VAINE !

Par Dieudonné ESSOMBA

En dépit des faits, certains Camerounais veulent garder encore espoir dans la capacité du Gouvernement à redresser la barre de notre Economie.

Ils s’appuient d’abord sur mes annonces de la crise qui datent de 10 ans et qui se sont poursuivies sans interruption au cours des dernières années. Pour eux, ces annonces de crise ne se sont jamais réalisées, et en conséquence, elles ne se réaliseront jamais.

Je dois d’abord signaler que je ne fais pas des prophéties, mais des prédictions. Cela signifie que je n’annonce pas un futur figé sur la base d’une inspiration divine, mais j’anticipe ce qui va se passer dans le futur, au vu des décisions actuelles et au vu des liens de causalité établis par la Science.

De ce point de vue, je me comporte comme un sage qui demande à un jeune homme de 20 ans d’arrêter de boire l’alcool traditionnel appelé « Arki » de manière aussi abusive, au risque de finir avec un cancer du foie.

Le jeune homme me répond d’un air goguenard : « Regarde-moi, Monsieur le Vieux Jaloux ! Regarde ma santé, regarde mes muscles ! Le Arki peut me faire quoi ? »

5 ans plus tard, je le revois encore et je lui répète la même mise en garde. Cette fois, il me répond :

« Vieux Sorcier, voilà 5 ans que tu me prédis le cancer du foie, mais regarde-mo comme je pétille de santé dont tu es jaloux ! »

10 ans plus tard, c’est le drame : le jeune homme se met à maigrir, et son ventre commence à gonfler. Et le diagnostic est formel : cirrhose du foie.

Quand une telle issue arrive, est-ce que cela signifie que mes annonces étaient fausses ? Pas du tout ! C’était des prévisions qui n’étaient valables que si le jeune home persistait dans son ébriété.

C’est exactement ce qui s‘est passé avec le Cameroun. En dénonçant des politiques publiques qui n’intégraient pas les équilibres macroéconomiques, il était clair que nous allions vers un gouffre béant, et c’est pour cette raison que j’insistais pour qu’on les change à temps.

Cela n’a malheureusement pas été fait, et le Gouvernement a poursuivi sa course folle. Y compris lorsque la situation a commencé à se dégrader, notamment vers 2014. Exactement dans la même lignée du jeune homme qui tenterait de dissimuler sa maladie à ses propres yeux et aux de son entourage.

En effet, pour faire croire à la santé économique du pays, le Gouvernement a dû recourir à 2 techniques de dissimulation :

1. LE FINANCEMENT PAR LES ARRIERES : pour accroître l’illusion d’une Econome saine, le Gouvernement adoptait des budgets totalement irréalistes qu’il ne pouvait réaliser qu’en partie, créant un mode de financement budgétaire atypique, qualifié « financement par les arriérés ».

Le financement par les arriérés est une technique consistant à prendre des engagements financiers vis-à-vis des autres acteurs économiques, mais à multiplier les obstacles quand il s’agit de les régler.

L’Etat du Cameroun est passé maître dans ce type de financement. Sa principale technique est la multiplication des entraves administratives qui ralentissent le parcours des dossiers vers la solde.

Ces entraves prennent généralement la forme d’une hyper-bureaucratisation des procédures. On y trouve des formalités inutiles, comme le non-logement pour lequel on impose un dossier dont on ne voit ni l’intérêt, ni la nécessité, puisque cet élément du salaire est une proportion fixe du salaire de base qui peut donc être instantanément.

On y trouve aussi la multiplication des bureaux où doit passer chaque dossier, sans compter le recours, lorsque cela se révèle nécessaire, à de fausses pannes techniques

comme on le voit souvent avec ce fameux ordinateur du MINFI, souvent indisponible fort à propos. Quelquefois, on évoque l’absence d’un haut responsable pour entraver les paiements.

Toutes ces techniques ont pour but de réduire la pression sur le Trésor Public et de donner l’apparence d’un système qui fonctionne bien. Politiquement, le Gouvernement gagne puisqu’on impute alors la faute, non plus aux politiques publiques mais aux agents chargés du suivi des dossiers.

Du point de vue des Finances Publiques, cela se traduit par une baisse réelle de la masse salariale payée, le reste étant convertie en une dette intérieure.

2. L’ENDETTEMENT EXTERIEUR COMPULSIF : le Gouvernement va également dissimuler les difficultés de l’Etat par un recours frénétique et désordonné à l’endettement extérieur, profitant de la marge de manœuvre créée par l’Attente du Point d’Achèvement après 20 ans d’un ajustement structurel particulièrement éprouvant. La dette extérieure est une pratique normale, mais à la condition qu’elle vienne appuyer et consacrer les efforts internes, et non qu’elle serve de cache-sexe à des politiques défectueuses.

En y recourant sans discernement, en l’orientant dans des opérations peu pertinentes, le Gouvernement a épuisé cette marge de manœuvre.

Aujourd’hui, les jeux sont faits.

La comédie est terminée.

Le Gouvernement ne peut plus financer ses politiques publiques par les arriérés puisque les Camerounais en ont assez ! Les enseignants et les autres corps de métier, les hommes d’affaires et les autres créanciers de l’Etat ont vraiment excédés devant cet Etat impécunieux qui prétend les tenir en laisse par des mensonges permanents et des promesses jamais tenues.

Sur le plan extérieur, la dette a atteint un niveau insoutenable et les créanciers réclament avec impatience leur argent. D’où la prise de contrôle de notre budget et de notre Economie par le FM.

Les deux subterfuges auxquels recourait le Gouvernement pour entretenir ses illusions ont épuisé leur potentiel et maintenant, il se retrouve aux abois.

Comme un fauve acculé, il ne lui reste plus que les menaces, les accusations de déstabilisation, la brutalité et de sanglantes morsures.

Par Dieudonné ESSOMBA

Auteur: Dieudonné ESSOMBA